Côte d'Or : l'entreprise Le Boeuf éthique est en redressement judiciaire

Après un an et demi d'activité, l'entreprise Le Boeuf éthique est en redressement judiciaire. L'agricultrice Emilie Jeannin, qui œuvre pour une filière bovine respectueuse des animaux, cherche des investisseurs.

Est-ce impossible de bâtir une filière de viande bovine, respectueuse du bien-être animal ? L'entreprise de l'agricultrice Emilie Jeannin, Le boeuf éthique, est déjà en redressement judiciaire, un an et demi après sa création. Installée à Beurizot, en Côte d'or, l'éleveuse avait lancé son abattoir mobile pour proposer aux consommateurs une viande de haute qualité, de l'élevage à l'abattage. Pourtant, des difficultés financières la contraignent à stopper son activité.

"On a prouvé techniquement que c'était possible. On a juste un manque de trésorerie et on n'a pas de partenaires qui ont suffisamment le cran pour dire que c'est un projet d'avenir, que c'est un projet qui répond aux attentes sociétales" explique Emilie Jeannin.

L'entreprise subit le contrecoup de crises successives : le Covid, l'augmentation des coûts de matières premières avec la guerre en Ukraine et surtout, le désengagement de l'abattoir d'Autun qui était en charge de la découpe de la viande.

Une cagnotte et de nouveaux investisseurs 

Emilie Jeannin a lancé une cagnotte en ligne pour couvrir les premières échéances. Les salaires des dix employés du Bœuf éthique sont toujours versés. L'éleveuse peut compter sur l'aide de consommateurs fidèles.

Elle multiplie aussi les démarches auprès des partenaires institutionnels pour défendre ce projet auquel elle croit par-dessus tout. Cinq ans et 2 millions d'euros ont été nécessaires pour donner vie à l'entreprise. "J'ai des pistes au-delà des frontières de Bourgogne Franche-Comté car, si on ne trouve pas des partenaires sur place, on va devoir chercher plus loin. Ce projet va au-delà d'Emilie Jeannin. C'est vraiment un projet d'abattage des animaux dans la dignité" conclut-elle.

Le concept, venu de Suède, a même nécessité un changement de la législation sur l'abattage.  Après une collecte de fonds, le lancement de l'abattoir mobile avait eu lieu officiellement le 25 août 2021. Il représente une alternative à l'abattage industriel. Il permet d'aller directement dans les fermes et d'éviter le traumatisme des animaux durant le transport.