Pour les agriculteurs, s'octroyer quelques jours de congés et d'abandonner son bétail relève souvent de l'épreuve. Des services de remplacements départementaux existent, mais celui de Côte-d'Or a bien du mal à satisfaire toutes les demandes.
Quelques dernières instructions, et Dominique Garrot prend la clef des champs. Destination vacances. Pour lui comme pour de nombreux éleveurs, les congés loin de l’exploitation agricole de Bligny-le-Sec (Côte-d’Or) sont trop rares. Pas facile de laisser veaux, vaches et cochons derrière soi, mais l’agriculteur s’en va le cœur léger. « J'aime bien mon troupeau, mais j'aime mieux les vacances », rigole-t-il.
Pour prendre soin de ses 260 hectares d’exploitation, Dominique Garrot fait appel au Service de remplacement. L’organisme, créé en 1972, lui fournit un salarié chargé de prendre le relais. Le service lui coûte 86 euros par jour, mais le repos en vaut bien le prix. « Je n’ai jamais, jamais eu trois semaines de vacances d’affilée, insiste l’éleveur. Jamais. Si je pars, c’est 10 jours, 4 jours, 2 jours. Mais quand on a des animaux, on est toujours près. »
Une quarantaine de personnes (dont 24 salariés) se relaient dans tout le département. Un chiffre insuffisant pour satisfaire tous les demandes. « Mes collègues et moi, on a pas mal de boulot, reconnaît Nicolas Scotez, qui reprend temporairement la gestion de l’exploitation de Dominique Garrot. On a secteur qui est vaste. Aujourd’hui, j’ai fait une heure de route pour venir travailler. »
L’association assure des remplacements dans des élevages bovins et ovins, mais aussi pour les cultures ou les vignobles, voire ponctuellement dans des productions plus spécialisées. Elle embauche donc toujours de jeunes agriculteurs, afin que les remplaçants puissent eux-mêmes profiter de congés bien mérités.