Crashs d'avions ou d'ULM : "90% des accidents sont liés à des erreurs humaines"

En Bourgogne-Franche-Comté, plusieurs crashs d'ULM et d'avions se sont produits au cours des derniers mois. Pourquoi ? Et comment les aérodromes tentent-ils d'empêcher ces accidents ? Explications.

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Le dernier en date a causé la mort de deux personnes. Jeudi 8 juin vers 16h45, un ULM décolle de l'aérodrome de Pouilloux (Saône-et-Loire), à dix kilomètres de Montceau-les-Mines. Dans des circonstances encore floues, l'appareil s'écrase. Un nouveau crash qui vient s'ajouter à une liste grandissante d'accidents d'aviation dans la région... bien que tous ne sont pas meurtriers.

Darois, Saulieu... plusieurs accidents au cours des derniers mois

Avant cela, un autre accident a eu lieu le 27 avril dernier. Cette fois-ci en Côte-d'Or, à l'aéroport de Dijon-Darois. Un avion de formation, transportant quatre personnes, s'est planté dans un champ après avoir raté son décollage. Aucun blessé grave n'était toutefois à déplorer.

Ce qui n'était pas le cas le 8 avril. Les faits se sont produits sur les pistes de l'aérodrome de Saulieu-Liernais et impliquaient un petit avion. Là encore, l'aéronef a raté son décollage et percuté un spectateur d'une soixantaine d'années installé en bout de piste. Le sexagénaire a été transporté dans un état grave au CHU de Dijon. Le pilote et les deux passagers, eux, n'ont été que légèrement blessés.

Moins récemment, d'autres accidents avaient également été recensés en Bourgogne, comme à Saint-Florentin (Yonne), le 21 février 2021. Une personne avait perdu la vie. Même issue en octobre de la même année, en Côte-d'Or, quand les deux occupants d'un avion avaient été tués lors d'un crash à Vignoles. Il s'agissait alors du cinquième incident de ce genre en deux mois. Et en décembre, un nouveau drame survenait à Charbuy, non loin d'Auxerre : le passager d'un biplace était décédé.

Problèmes mécaniques... mais surtout, erreurs humaines

Comment expliquer tous ces accidents ? Concernant les plus récents, Christophe Crotet, président de l'aéroclub de Bourgogne situé à Beaune, indique que comme "les beaux jours sont de retour, c'est la saison de la recrudescence de l'activité. Forcément, le facteur risque augmente."

Il n'y a pas forcément "beaucoup" d'accidents d'avions ou d'ULM. Ils peuvent arriver, comme pour les voitures ou motos, mais on ne parle pas toujours de ces accidents-là.

Christophe Crotet,

président de l'aéroclub de Bourgogne

Pannes, problèmes mécaniques... "Tout ça peut expliquer les accidents, même si c'est de moins en fréquent car les appareils sont de plus en plus performants", précise Christophe Crotet, avant d'ajouter : "Parfois on est un peu fatigué, un peu moins vigilant, le soleil dans les yeux, une bestiole dans la verrière... Un fragement de secondes d'inattention, ça peut suffire. 90% des accidents sont liés à des erreurs humaines."

"On ne peut pas contrôler tout le monde"

Des risques que les aéroclubs essaient tant bien que mal de réduire. "Il y a des procédures bien établies pour les pilotes", explique Thibaut Rousseau, responsable pédagogique de l'aéroclub de l'Yonne. "Ne serait-ce que pour accéder aux avions, car des accidents peuvent aussi se produire à ce moment."

"Chez nous, personne ne peut voler s'il n'est pas contrôlé par un instructeur", détaille de son côté Christophe Crotet. "Dès que quelqu'un n'a pas volé depuis un mois, il repasse automatiquement auprès d'un instructeur. Pareil pour quelqu'un qui a un brevet d'ULM et qui vole régulièrement : s'il vient chez nous, il aura minimum cinq leçons avec un instructeur."

Les ULM sont d'ailleurs le "cœur du problème". Les conditions pour les piloter sont en effet moins strictes que pour les avions légers. "Généralement, ce sont aussi les propriétaires qui font l'entretien de l'appareil, ce qui est moins le cas pour les avions", souligne Thibaut Rousseau. "Si vous achetez un ULM sur Le Bon Coin et que vous voulez voler, vous allez voler", ajoute Christophe Coret. "On ne peut malheureusement pas contrôler tout le monde."

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