Depuis une semaine, Pascal Jardin est jugé par la cour d'appel de Dijon. Il est accusé du meurtre de Christelle Blétry, une collégienne de Saône-et-Loire en 1996. Mais l'audience en appel est pour l'instant une copie très ressemblante de la première instance.
Ce procès en appel de Pascal Jardin est-il un procès pour rien ? Au terme de sept jours d'audience, on peut se poser la question. En première instance, Monsieur Jardin était condamné à la perpétuité avec une peine de sûreté de 20 ans pour le meurtre et le viol de Christelle Blétry.
Le visionnage de ses aveux détaillés et la présence de son ADN sur les vêtements de la victime avaient pesé lourd dans le premier verdict. De même, sa version d'une relation sexuelle consentie avec la victime n'avait pas été jugée crédible. Sur tous ces points, d'un procès à l'autre rien n'a changé.
"On s'attendait peut-être à des aveux. On s'attendait à des explications, détaille Didier Seban, avocat de la partie civile. Et puis il reste enfermé dans une version impossible, incroyable.
Tout le monde vient lui dire que ça n'est pas possible. Son ex-femme, les experts psychiatres, les experts psychologues, tous ceux qui connaissent Christelle disent que ce que raconte Pascal Jardin, ça n'est pas possible. Et Pascal Jardin raconte toujours la même histoire."
Nouvelle épreuve pour la famille de Christelle Blétry
En faisant appel, Pascal Jardin était évidemment dans son droit. Mais si ce second procès n'apporte rien, en revanche il constitue une nouvelle épreuve pour les proches de Christelle."C'est pour la famille terrible de lui faire revivre ça, ajoute Maître Seban. Elle le ressens comme une profonde douleur. Peut-être que la cour d'assises tiendra compte dans son verdict de cette deuxième fois imposée à la famille alors que la version de Pascal Jardin ne tient pas la route."
Il y a pourtant une différence entre les deux procès. En janvier 2017, les défenseurs de Pascal Jardin avaient semblé tétanisés par l'ampleur de la tâche. Aujourd'hui, Maîtres Nicolle et Varlet se montrent plus pugnaces mais ils sont tout aussi démunis.