Pascal Jardin a été condamné à la prison à perpétuité, pour le viol et le meurtre de Christelle Blétry, en Saône-et-Loire, en 1996. Il a fait appel de la décision. Au 5e jour de ce nouveau procès, il maintient avoir inventé les aveux qu’il avait faits en garde à vue.
Le procès en appel de Pascal Jardin s'est ouvert jeudi 20 septembre 2018 devant la cour d'appel de Côte-d'Or.Cet ancien ouvrier agricole, père de deux enfants, est accusé du meurtre de Christelle Blétry, une collégienne de Saône-et-Loire. La jeune fille, qui habitait Blanzy dans le Bassin minier, avait été retrouvée tuée de 123 coups de couteau le 28 décembre 1996.
Il a fallu attendre 18 ans pour que l’enquête soit relancée grâce aux progrès de la science et des techniques d’identification par ADN.
Ce sont de nouvelles expertises lancées en 2014 sur les scellés qui ont permis de déterminer le profil génétique de Pascal Jardin. L'homme a été condamné à deux ans de prison à Chalon-sur-Saône, pour tentative d'agression sexuelle sous la menace d'un couteau. Puis, il avait quitté la Saône-et-Loire.
C’est dans le sud-ouest de la France que Pascal Jardin avait été arrêté mardi 9 septembre 2014. Lors de sa garde à vue, il était passé aux aveux : il avait raconté comment il avait croisé la jeune femme qui rentrait à pied de chez des amis, comment il l’avait forcée à monter dans son auto, comment il lui avait imposé une relation sexuelle, puis tuée à coups de couteau alors qu’elle tentait de s’enfuir. Il avait expliqué être sous l'emprise de stupéfiants le soir du drame.
Pascal Jardin s’accroche à sa version
Le visionnage de ces aveux avaient été déterminants lors du procès en première instance, où Pascal Jardin avait été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité par la cour d'assises de Saône-et-Loire en février 2017.
Des aveux qui devraient de nouveau jouer un rôle crucial lors du procès en appel.
Hier soir, pendant environ une heure, les neuf jurés ont regardé et écouté le prévenu filmé les 9 et 10 septembre 2014 lors de sa garde à vue à Bordeaux.
Pour Marie-Rose Blétry et ses enfants, cette scène est éprouvante. Une seconde fois, ils entendent l’accusé raconter en détails ce qui s’est passé. A la fin, Pascal Jardin s’effondre en larmes et demande pardon à la famille, tout en se posant lui-même en victime. "Tout ça, c’est à cause de ma première femme qui a bousillé ma vie", dit-il alors aux policiers.
Mais depuis, le prévenu est revenu sur ses déclarations qu’il appelle maintenant ses "faux aveux" quand le président du tribunal l’interroge.
-Vous avez dit ceci Mr Jardin. Vous l’avez inventé ? demande le président Antoine Brugère.
-Oui, je l’ai inventé, répond l’accusé.
-Vous avez donc inventé un fait rigoureusement exact ?
Tout au long de l’audience de ce mercredi 26 septembre 2018, Pascal Jardin s’accroche à sa version.
Il reste encore six jours de procès.