"Ce n'est pas le béton qui va nous faire vivre" : à Dijon, ils s'opposent à un projet immobilier de 85 logements

Ce 14 janvier dans la matinée, une vingtaine de militants écologistes a manifesté dans le centre-ville de Dijon (Côte-d'Or) contre la bétonisation des berges du Suzon. Un complexe immobilier de 85 logements doit s'installer sur ce site.

Comme un air de déjà-vu. Ce samedi 14 janvier, ils étaient une vingtaine à s'être rassemblés place du Bareuzai, dans le centre-ville de Dijon (Côte-d'Or), pour protester contre la construction d'un nouveau complexe immobilier sur les berges du Suzon. Photos d'espèces menacées et pétition à la main, ces militants écologistes ont tenté d'alerter les passants sur la bétonisation intempestive de la ville.

"On s'étonne qu'une ville comme Dijon, qui fait sans arrêt des discours sur la préservation de la biodiversité veuille bétonner son dernier espace boisé", s'est indigné Roland Essayant, membre du collectif "Sauvons les berges du Suzon". "Cette mobilisation, c'est pour dire qu'il faut que cette bétonisation s'arrête, car ce n'est pas la béton qui va nous faire vivre."

85 logements contre sept espèces menacées

Conçu par le groupe Edouard Denis, le projet "Venise 2" prévoit la construction de 85 logements entre la route d'Ahuy et la rue de Bruges. Mais pour les opposants, le site est trop riche en biodiversité pour céder sa place à des habitations. "Des inventaires ont été réalisés et ont montré qu'il y a sur ce terrain 58 espèces de papillons, dont sept menacées en Bourgogne-Franche-Comté", détaille Mathilde Mouchet, elle aussi membre du collectif. "Il y a aussi 67 espèces d'oiseaux qui y vivent ou y passent."

Avec l'effondrement de la biodiversité, avec le chaos climatique, ce n'est plus possible de bétonner des espaces comme ça en ville.

Mathilde Mouchet,

membre du collectif "Sauvons les berges du Suzon"

"Il faut bien loger les gens !"

Par leur action, les militants espèrent empêcher la vente de la portion de terrain qui appartient à la Ville. Le projet a pourtant été adopté à la quasi-unanimité par le conseil municipal, avec 56 voix pour et trois abstentions. "La démocratie, c'est aussi respecter le vote des élus", a défendu le 17 novembre dernier François Rebsamen, maire (Fédération Progressiste) de Dijon. "J'ai regardé ce projet, il me semble tout à fait adapté à ce quartier. [...] Il faut bien loger les gens !"

Depuis, les conseillers municipaux écologistes ont toutefois changé de bord. Plusieurs associations ont quant à elles saisi la justice, en déposant un recours contentieux auprès du tribunal administratif.

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