Pour assumer les coûts supplémentaires liés à l'ouverture le week-end, une boulangerie située rue Buffon à Dijon (Côte-d'Or) a décidé d'augmenter le prix de sa baguette le dimanche uniquement. Une initiative bien comprise par les clients.
Les temps sont durs pour les boulangers. Confrontés à l'explosion des coûts de production, beaucoup se voient contraints d'augmenter le prix de leurs produits. C'est ce qu'a fait Jérôme Bruet, gérant de la boulangerie Buffon à Dijon (Côte-d'Or)... mais seulement le dimanche.
"La législation nous oblige à majorer les heures de travail le dimanche", explique-t-il. "Banalement, on a donc répercuté cette majoration sur les prix de ce jour-là, pour ne pas impacter les clients le reste de la semaine." Le dernier jour de la semaine, la baguette coûte donc 20% plus cher, soit 1,62€ au lieu d'1,35€.
Une hausse qui ne semble pas rebuter les acheteurs. En ce dimanche matin, ceux que nous avons rencontrés sur place estiment plutôt l'augmentation normale. "Ça ne me choque pas, il paye simplement ses salariés", estime cette cliente. "C'est peut-être un peu plus cher, mais c'est pratique de pouvoir venir chercher le pain et les croissants le dimanche", ajoute une autre.
Ce n'est pas simple de venir travailler le dimanche, alors tant mieux si les employés en sont valorisés.
Un client de la boulangerie Buffon de Dijon (Côte-d'Or)
Le service des clients, c'est aussi cela qui a poussé Jérôme Bruet à ouvrir le dimanche. "Dès que j'ai repris le commerce, j'ai eu dans l'idée d'ouvrir ce jour-ci", indique-t-il. "C'était important pour moi de le faire dès qu'on aurait le chiffre d'affaire suffisant pour l'assumer, parce que ça fait partie de nos valeurs, des nos traditions, que d'aller chercher une baguette ou un croissant le dimanche."
Une démarche à contre-courant dans le secteur de la boulangerie, à l'heure où les commerces ferment plutôt qu'ouvrent un jour de plus... quand ils ne mettent pas carrément la clé sous la porte. "Aujourd'hui, on est dans un contexte assez morose", poursuit le boulanger. "Je voulais montrer que des solutions existent. Le jeu en vaut la chandelle à la fois pour notre entreprise, mais aussi pour l'ensemble de la boulangerie française."
► À LIRE AUSSI - Des distributeurs de pain ferment dans les villages, "un échec personnel" : quand les boulangers ne parviennent plus à tenir la cadence
L'initiative s'avère bénéfique pour la boulangerie Buffon. Grâce à la hausse du prix du pain, qui permet de rémunérer en partie un salarié supplémentaire, les employés pourront passer à la semaine de quatre jours. "On travaille 100% artisanal, tout est fait maison avec de la farine de levain donc c’est beaucoup de main d’œuvre, une main d’œuvre qu’il faut rémunérer et dont il faut prendre soin, pour qui il faut pouvoir amener des avantages", résume Jérôme Bruet.
Pour rappel, la France compte près de 35 000 boulangeries. Entre fin 2022 et fin 2023, plus de 1 000 ont fermé leurs portes.