COVID-19. En pleine cinquième vague, quelle est la situation au CHU de Dijon ?

Alors que les vacances de Noël débutent ce vendredi 17 décembre, la situation sanitaire continue de se dégrader en France. On fait le point sur la situation au CHU de Dijon (Côte-d'Or) où le plan blanc a été déclenché il y a 10 jours.

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Le mercredi 8 décembre dernier, l’Agence Régionale de Santé (ARS) de Bourgogne-Franche-Comté déclenchait le plan blanc pour les hôpitaux de la région, en raison du contexte pandémique. Pour rappel, le dispositif permet de mobiliser toutes les ressources humaines et matérielles dont disposent les centres de santé pour anticiper l’arrivée massive de patients.

Près de 10 jours après la mise en place de la mesure d’organisation, plusieurs professionnels du CHU de Dijon font le point sur la situation, notamment en terme d’accueil de personnes positives au Covid-19 et de disponibilité des lits en services de réanimation.

Quatre unités Covid mises en place

Pour faire face à la cinquième vague, trois services du CHU de Dijon ont mis en place des unités dédiées à la prise en charge des patients. Une quatrième unité complémentaire a également été lancée ce vendredi 15 décembre.

Concrètement, avec le déclenchement du plan blanc, la direction de l’hôpital a pu réorganiser son activité. Ainsi, certains pôles, notamment ceux concernant les opérations chirurgicales, ont vu leur activité être arrêtée ou ralentie pour permettre une mobilisation totale des personnels sur le traitement des 68 patients Covid que compte l'hôpital actuellement.

"Le plan s’accompagne du report de certaines activités dites de bilan, de suivi de patients jusqu’au début du mois de janvier", confie Lucie Ligier, directrice générale adjointe. Selon les syndicats, 30 % de l'activité est reportée dans certains services.

La manœuvre a alors permis de transférer 15 professionnels de santé sur les unités Covid. Une orientation effectuée sur la base du volontariat. Le dispositif mis en place le 8 décembre dernier permet aussi à chaque professionnel de réaliser des heures supplémentaires s’il souhaite soutenir ses collègues engagés dans la prise en charge des patients. Là-aussi, sur la base du volontariat.

Selon la direction, il n’est ainsi pas question d’imposer aux personnels soignants de prendre du temps sur leurs vacances. "C’est un message qui a été très clair, nous souhaitons préserver les repos, les congés, les moments de respiration de nos professionnels en ces fêtes de fin d’année. Ils sont éprouvés, ils ont besoin de se reposer, il n’y a pas d’annulation de congé", explique Lucie Ligier.

Trois quarts de patients admis en réanimation ne sont pas vaccinés

Le plan blanc permet également de mobiliser des lits de différents services afin de les rapatrier dans les services dédiés au Covid. "Là, on prend des lits sur des ressources internes, dans des services que l’on va fermer ailleurs. C’est un jeu de chaise musicale en fait", compare François Thibaut, responsable CGT.

Ce vendredi 17 décembre, tous les lits de réanimation du CHU sont par ailleurs occupés. Ce sont 15 patients qui sont admis en réanimation dans les services de l’hôpital dijonnais. Ce week-end, 8 lits supplémentaires seront ouverts.

Des personnes dans une situation dite "critique", majoritairement non-vaccinées et dont la moyenne d’âge se situe autour de 50 à 60 ans. "Trois quarts des patients admis en soin critique sont non-vaccinés. On a une partie qui sont là parce qu’ils n’ont pas reçu leur troisième dose et d’autres qui ont des comorbidités et qui développement une forme grave du Covid", détaille Sébastien Mirek, médecin anesthésiste-réanimateur.

On voit vraisemblablement des patients plus jeunes, parce que les patients de plus de 65 ans ont été vaccinés et ont déjà reçu leur troisième dose. Et ces personnes font attention à respecter ces gestes barrières.

Sebastien Mirek

médecin anesthésiste-réanimateur au CHU de Dijon

L’anesthésiste rappelle alors l’importance de la vaccination et du respect des gestes barrières, qui plus est dans la période des fêtes de fin d’année. "On a un système de santé solidaire, mais il faut être aussi solidaire avec les équipes mobilisées. Nous, on fera face mais il faut être raisonnable et faire confiance aux scientifiques qui émettent des recommandations".

Si la cinquième vague venait à perdurer, le CHU de Dijon, en lien avec l’ARS de Bourgogne-Franche-Comté envisage alors de procéder à des évacuations de patients en dehors de la région.

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