En janvier 2019, France 3 Bourgogne a collaboré avec les étudiants du master 2 médias et création numérique de l'université de Bourgogne. Objectif : les accompagner dans la réalisation de vidéos journalistiques. Regardez leurs 8 créations sur le thème de l'environnement.
Dijon. 8 janvier 2019, 10h30. Campus universitaire. Les seize étudiants de la promotion 2019 reviennent tout juste de vacances. Ils sont accueillis par Mathieu Duméry, alias Professeur Feuillage sur YouTube.C'est là que tout commence. Encadrés par l'équipe enseignante de l'université de Bourgogne, Mathieu Duméry et France 3 Bourgogne, les étudiants s'apprêtent à créer, de bout en bout, une vidéo avec une liberté quasi-totale.
Carte blanche
France 3 Bourgogne donne carte blanche aux seize étudiants. Un seul mot d'ordre : se pencher sur une question environnementale. Comment les étudiants ont-ils vécu cette absence de contraintes ? Cette liberté totale est appréciée à l'unanimité."La carte blanche de France 3 Bourgogne a représenté pour nous une grande chance, celle de pouvoir créer librement, de sortir du cadre plus fermé qui entourait d'autres projets de l'année. Elle nous a permis d'expérimenter de façon ludique les thèmes et les formats.", constate le binôme Primaël/Mélanie.
Chaque duo a donc choisi son sujet. Au programme : l'impact de la cigarette sur l'environnement, l'empreinte écologique des funérailles, la voiture électrique, etc.
Les étudiants se mettent au vert
Sujet de prédilection de Professeur Feuillage, la promotion a été invitée à travailler autour de l’écologie. Motivés par une totale liberté, les apprentis journalistes ont choisi huit sujets. Diversité au rendez-vous :
► L’impact écologique de la fabrication des smartphones« Un sujet qui nous concerne tous, car on possède tous un téléphone. » Mélanie et Primaël reconnaissent la densité de leur sujet qui les amenés à aborder l’obsolescence programmée des téléphones, le manque de recyclage des composants, ainsi que la surproduction de ceux-ci.
► L’affaire du siècle
Quatre associations environnementales ont décidé d’attaquer l’Etat français en justice pour qu’il respecte ses engagements climatiques. La médiatisation de ce sujet a donné envie à Maurin et Maxime de s’y pencher davantage. L’écriture se voulait factuelle, mais c’est finalement vers la critique par l’humour qu’ils se sont dirigés.
► Funérailles : l’alternative du cercueil en cellulose
« On est écolo toute sa vie et quand on meurt, on pollue énormément», ont conclu Manon et Antoine après des recherches sur l’impact environnemental des funérailles. Ils ont trouvé une alternative avec le cercueil en cellulose.
► L’impact environnemental de la cigarette
Les effets de la cigarette sur la santé ne sont plus un secret. Mais Jessy et Pauline se sont interrogées sur son impact écologique. La planète et l’environnement souffrent autant que nos poumons.
► Le cinéma est-il écolo ?
Ils n’ont pas seulement le même prénom. Hugo et Hugo sont deux passionnés de cinéma « depuis toujours ». Logique donc pour eux de « rattacher une de nos passions aux consignes du projet ». Le duo se met en scène et débat du contenu écolo de longs métrages.
► La formule E
Morgane est une passionnée d'automobile. Elle convainc Florentine de traiter ce sujet à ses côtés. Elles font le choix de l'humour. "Nous avons choisi un format type "émission télévisée". On est dans la parodie de Top Gear, la célèbre émission consacrée à l'automobile."
► CRISPRCAS9 : un outil de modification génétique
« C’est une véritable révolution dans le monde scientifique ». Anne-Claire et Militine, fascinées par l’outil, ont mis en lumière les « nombreuses questions éthiques soulevées » ainsi que les lourdes menaces pesant sur les écosystèmes.
► L'impact écologique de l'élevage bovin : de la France au Burundi
Orlando et Luc-Noël sont tous deux originaires du Burundi et font leurs études en France. Ils ont décidé de comparer la place de l'élevage industriel dans les deux pays.
Repousser les limites
Sortir du reportage classique, en jouant sur l’humour et l’incarnation, tout en n’omettant pas l’information. Le défi était de taille pour les étudiants. Mais ils ont été accompagnés.
Pascale Pfister, déléguée au numérique n’avait qu’une envie : casser les murs. « Amusez-vous. Ne faites pas du France 3 classique ! » Propos partagé par Mathieu Duméry, adepte de l’abolissement des frontières et du politiquement incorrect. « Attention, même derrière les blagues il faut de l’info. »
Amélie Douay, journaliste, et Rachel Nectoux, monteuse, ont toutes les deux prêté main forte aux étudiants : écriture de script, choix de l’angle, aide technique sur les tournages, mais aussi soutien au montage, étalonnage et choix des séquences.
Pour tous ceux qui avaient choisi l’incarnation, Nicolas Vallée, un comédien, a été appelé pour une initiation à l’acting. Au programme : interprétation, diction, jeux de rôle.
Explorer de nouveaux formats
Certains ont choisi d'incarner leur sujet en s'exprimant devant l'objectif de la caméra. "L'incarnation est un challenge. C'est certainement efficace pour partager des idées. En plus, les formats incarnés sont de plus en plus présent dans le paysage audiovisuel et journalistique", déclare le binôme Maurin/Maxime.
D'autres formats ont été explorés. Anne-Claire et Militine, qui ont travaillé sur un nouvel outil de modification génétique, expliquent : "Nous avons choisi de réaliser une vidéo en animation 2D. Ce format très actuel nous semblait adapté au traitement de notre sujet. Il nous permettait de présenter le contenu scientifique de manière simple et divertissante afin de sensibiliser un large public aux dérives de cette technologie de pointe qu'est la modification génétique."
Une expérience enrichissante
Le temps ne jouait pas en faveur des étudiants. Trois petites semaines ont séparé le lancement du projet et le rendu. Il aura donc fallu travailler en conditions réelles : prendre des contacts, écrire les scénarios, organiser les tournages, passer au montage, apporter des corrections. Autant d'étapes qui ont stimulé les 16 étudiants sur ce qui était leur tout dernier projet universitaire.
" L'exercice était très intéressant. Nous avons pu bénéficier de nombreux conseils de la part de nombreux intervenants", s'accordent Anne-Claire et Militine. Les vidéos commandées par France 3 Bourgogne ont donné l'occasion aux étudiants de mélanger toutes les techniques et pratiques apprises durant ces six mois de formation. Un cursus riche en rencontres, avec des professionnels à la pointe de leur domaine. Les deux Hugo soulignent justement " leur expertise bien spécifique et leur pédagogie. Ils ont pu nous transmettre les clés nécessaires à l'élaboration de nos projets".
Ils ne nient pas la charge de travail et le délai les contraignant à travailler dans l'urgence. Des conditions qui laisseront des traces sur "les corps fatigués des étudiants ayant tout donné jusqu'au dernier jour : des yeux brûlés par les écrans d'ordinateur et les oreilles plaquées sur le crâne à cause des casques".
Fin du marathon le 15 février, dernier jour de présence des étudiants entre les murs de l'université. Dernier devoir symbolique puisqu'il met un point final à cinq ans d'études et marque l'entrée dans le monde professionnel.
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