Dijon : les communautés se sont rencontrées pour décider de l'arrêt des violences

Après quatre nuits de violences, celle du mardi 16 au mercredi 17 juin a été calme aux Grésilles à Dijon et à Chenôve. Les forces de l'ordre étaient déployées sur place. Selon plusieurs sources, les communautés concernées se sont rencontrées pour se mettre d'accord sur l'arrêt des hostiilités. 

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Un "armistice" et la fin des hostilités ?

Ce matin, le site du journal Marianne, annonçait que des représentants des communautés tchétchène et maghrébine de Dijon s'étaient rencontrés mardi 16 juin et avaient convenu d'un arrêt des affrontements. Des "excuses" auraient été présentées et acceptées. Une sorte d’armistice selon nos confrères, placé sous le sceau du religieux.

Dans un communiqué publié le 17 juin après-midi, la JMFB, la Jeunesse Musulmane de France en Bourgogne, confirme cette rencontre et "l’appel à l’apaisement déjà lancé par une délégation de « Tchétchènes » (...) venue mardi soir au Centre Culturel Musulman à Quetigny pour informer de leur démarche et affirmer qu’ils ne visaient pas une communauté quelconque et en assurant que l’incident arrivé à leur enfant est clos."

Dans le même texte, la JMFB condamne toute forme de violence et appelle à l’apaisement, "pour que le calme soit définitivement maintenu. Et nous lançons un appel à la raison pour que, quelques soient les motifs, toutes les questions soient résolues par un dialogue franc entre citoyens (lorsqu’il est possible), ou avec les autorités compétentes et élus de la nation."

Toujours selon ce communiqué, "les jeunes et habitants des Grésilles, craignent qu’à nouveau soit collée à leur quartier l’image de vendeurs de drogue véhiculée par certains commentateurs et politiciens à cette occasion. Et ils se défendent de l’idée d’un quartier menant un combat au nom d’une quelconque communauté. Ils ont affirmé qu’il ne s’agissait ni d’affaire de drogue, ni d’un quelconque combat prétendu communautariste.


L'imam Mohamed Ateb se félicite de ces discussions. Le père du jeune tchétchène qui aurait été agressé à Dijon la semaine dernière, point de départ de ces tensions, souhaite aussi l'apaisement.

Reportage : Valentin Chatelier, Romain Liboz

Avec : Mohamed Ateb, président de la Jeunesse musulmane de France en Bourgogne

          Zelimkhan, père du jeune homme agressé à Dijon, par téléphone

          Cédric Bovrisse, secrétaire départemental Côte-d'Or Alliance Police nationale.

 


 

Retour au calme et suite de l'enquête

Mardi 16 juin au soir, près de 150 renforts étaient dépêchés à Dijon. "Ils seront présents autant de fois qu'il le faudra", a précisé le secrétaire d'Etat Laurent Nuñez lors de sa visite sur place. La nuit de mardi à mercredi a été calme, les traces de la flambée de violence aux Grésilles ont été effacées.

Mais le traumatisme provoqué par ces affrontements inédits entre jeunes des quartiers et ressortissants tchétchènes est profond. Les réactions politiques sont nombreuses et plusieurs enquête sont en cours pour comprendre l'enchaînement des événements et les responsabilités des uns et des autres.

Trois des quatre personnes qui avaient été interpellées lundi aux Grésilles, ont été remises en liberté, ce mercredi 17 juin. La seule personne condamnée, un homme de 32 ans sans antécédents judiciaires, a écopé de 90 jours-amendes à 5 euros et d'une interdiction de détenir ou porter une arme pendant cinq ans. Il s'est vu confisquer la matraque télescopique dont il était porteur.

Les investigations "se poursuivent pour parvenir à identifier les participants" aux violences urbaines qui ont secoué les Grésilles mais aussi Chenôve par la suite, dans la banlieue sud-ouest de Dijon, a indiqué dans un communiqué le procureur de la République Eric Mathais.
 

Un examen systématique de l'expulsion des étrangers impliqués 

Le ministère de l'Intérieur examinera "systématiquement la possibilité d'expulser des étrangers impliqués" dans les violences survenues à Dijon depuis quatre jours, qui ont opposé des Tchétchènes et des membres de la communauté maghrébine, a annoncé mardi le ministère. 

"Si des étrangers sont impliqués dans des troubles à l'ordre public, nous examinerons systématiquement, dans le respect des procédures administratives et le cas échéant judiciaires, la possibilité de les expulser", a-t-il déclaré.
    

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