Violences à Dijon : les réactions de la classe politique se multiplient, Marine Le Pen a même fait le déplacement

La ville de Dijon a connu quatre nuits de violences consécutives, dues à des affrontements entre bandes armées. Les réactions se multiplient dans la classe politique et Marine Le Pen s'est déplacée à Dijon mardi 16 juin 2020, mais elle n'est pas allée dans le quartier des Grésilles.
 

 

A moins de deux semaines du second tour des élections municipales, les violents événements survenus à Dijon agitent la classe politique dans son ensemble.

Dijon a été le théâtre de scènes inédites où des dizaines de membres de la communauté tchétchène, venus de toute la France, se sont rassemblés dans la capitale de la Bourgogne-Franche-Comté suite à l'agression d’un des leurs. Cela a déclenché d'autres violences de la part de Dijonnais voulant défendre leur "territoire" contre les incursions répétées des Tchétchènes, selon des policiers.

Face à ces événements, d’importants moyens ont dû être déployés et 110 gendarmes mobiles envoyés en renfort. Dans la soirée de lundi, 60 d'entre eux, une quarantaine de CRS, des renforts de la brigade anticriminalité (BAC) et du RAID, sont intervenus pour mettre fin aux troubles. Pas moins de 85 pompiers de Côte-d'Or ont aussi été mobilisés.

Une équipe de journalistes de France 3 Bourgogne a été agressée et son véhicule caillassé.

 

Revoir l'édition spéciale du 19-20 de France 3 Bourgogne du mardi 16 juin consacrée aux violents événements survenus à Dijon

 

 

Laurent Nuñez et Marine Le Pen à Dijon

Laurent Nuñez, Secrétaire d'État auprès du ministre de l'Intérieur, est arrivé à Dijon mardi 16 juin 2020 pour dire que "l'Etat est présent". 
Il a rencontré des policiers au commissariat de la ville, place Suquet, et a annoncé qu'il y aurait 2 unités de forces mobiles ce soir à Dijon, soit 150 hommes en plus des effectifs locaux. "Cela sera maintenu autant de nuits qu’il faudra", a assuré Laurent Nuñez.

Puis, il devait aller à la rencontre des habitants des Grésilles, qui sont partagés entre colère et indignation. Mais, finalement, le Secrétaire d'Etat ne s'est pas rendu sur place et a proposé de recevoir une délégation d'habitants à la préfecture de Dijon. Une proposition qui n'a pas abouti. 

De son côté, la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen s'est rendue à Dijon ce mardi après-midi pour y tenir une conférence de presse à 16h30.  Juste avant, la dirigeante d'extrême droite avait relayé sur Twitter un article évoquant le fait que les membres de la communauté tchétchène auraient le statut de "réfugiés". "Et ils sont des milliers en France dans ce cas. Un réfugié qui commet un délit ou un crime dans le pays qui l'accueille doit être déchu du droit de s'y maintenir", a-t-elle écrit au-dessus de l'article.

 

Des manifestants attendaient la responsable d'extrême droite dans le quartier de la gare de Dijon, devant l'hôtel où elle a donné sa conférence de presse.
"On participait au rassemblement organisé aujourd'hui pour défendre les hôpitaux publics et privés et on a entendu que Mme Le Pen était là. On vient lui manifester notre antipathie", a déclaré un homme au micro de France 3 Bourgogne. 
"Je suis là car je ne supporte pas que Marine Le Pen vienne faire de la récupération politique sur le dos des Dijonnais et des Dijonnaises, dont elle n’a manifestement rien à faire le reste du temps. Elle vient comme un vautour quand il y a de la violence visible, alors que toute l’année, il y a de la violence sociale et elle n’en a rien à faire", expliquait une autre manifestante.

Les policiers ont dû faire usage de lacrymogènes pour que la présidente du Rassemblement national puisse entrer dans l'établissement. "Excusez moi de ce retard indépendant de ma volonté", a-t-elle déclaré à son arrivée. Elle a ensuite exposé ses arguments contre l'immigration et décoché de nombreuses piques en direction d'Emmanuel Macron, sans jamais le nommer, comme si elle se plaçait déjà dans la course à la présidentielle. 

Une fois la conférence de presse terminée, Marine Le Pen a expliqué qu'elle ne pouvait pas se rendre dans le quartier des Grésilles, faute de temps.

 

Quelques unes des nombreuses réactions politiques

- Nicolas Dupont-Aignan : "La France se balkanise, voilà le résultat de décennies de laxisme judiciaire et d'immigration massive!", a tweeté le patron de Debout la France qui demande "l'état d'urgence sécuritaire pour neutraliser ces voyous".

- Eric Ciotti : "C'est presque un théâtre de guerre", dit le député LR des Alpes-Maritimes, qui dénonce une "politique d'immigration laxiste", car selon lui "ces Tchétchènes, en tous cas ceux qui ont été interpellés, sont quasiment tous des demandeurs d'asile".

- Rachida Dati : "Mois après mois, de nouveaux brasiers s'allument. La France s'archipellise. Les colères s'ajoutent les unes aux autres. Jusqu'à une convergence des crises?", s'interroge la candidate LR à la mairie de Paris, qui est aussi originaire de Saône-et-Loire. "Le pouvoir ne peut pas se retrancher dans une autosatisfaction dangereuse. J'appelle au réveil de ceux qui nous gouvernent !"

- Jean-Luc Mélenchon : le leader de la France insoumise parle d’un "inacceptable chaos à Dijon". "Les bandes armées doivent être dissoutes. Les gangs désarmés", a-t-il twitté.

- Marie-Guite Dufay : "Des violences inqualifiables ont cours ces jours-ci à Dijon. Solidarité avec le maire et les habitants. Le premier droit des habitants est celui à la sécurité. Je fais confiance à la police et à la gendarmerie pour rétablir l'ordre républicain, et j'appelle au plus grand calme", dit la présidente PS de la région Bourgogne-Franche-Comté.

- François Patriat : "Les scènes de guérilla urbaine qui ont eu lieu dans l'agglomération dijonnaise sont inadmissibles. La loi du talion n'a pas sa place dans notre société. Je salue le déploiement d'effectifs de police qui marque l'engagement ferme du gouvernement pour la sécurité des Dijonnais", déclare le sénateur de Côte-d'Or et président du groupe des sénateurs La République En Marche.

- François Rebsamen : "Puisque la justice passe trop tard et que la police n'a pas les moyens de son action, la communauté tchéchène est venue faire respecter elle-même son droit. On n'est plus en République quand ça se passe comme ça", a déclaré le maire PS de Dijon sur BFMTV.

-Francois Sauvadet, président UDI du conseil départemental de Côte-d’Or et ancien ministre de Nicolas Sarkozy : "Il faut mener la lutte résolument contre tous les trafics. On voit bien qu’ils sont souvent à l’origine de flambées de violence, de bandes qui s’affrontent pour des querelles de territoires. La République doit se réinstaller dans ces quartiers."

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