Dijon : mairie, justice et police répondent aux questions des habitants sur la sécurité

Mardi 13 novembre, une réunion publique dédiée à la sécurité et la tranquilité publique était organisée à Dijon. L'occasion pour la première adjointe au maire, au procureur et au directeur départemental de la sécurité publique de faire de la pédagogie et de répondre aux interrogations.

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Une élue, un procureur et le chef de la police sur la même estrade. L'image n'est pas commune. Mardi 13 novembre 2018, une centaine de personnes a assisté à la rencontre organisée à Dijon au gymnase du quartier des Bourroches sur le thème de la sécurité.

Sur scène, Nathalie Koenders, première adjointe au maire de Dijon, Éric Mathais, procureur de la République de Dijon et Jean-Claude Dunand, le directeur départemental de la sécurité publique en Côte-d'Or. Au programme de la soirée, une prise de parole de chacun des orateurs puis un échange avec la salle.

La première adjointe au maire de Dijon, en charge de la tranquillité publique, rappelle tout d'abord les missions de la police municipale. Le service compte 70 agents. Il doit s'étoffer de trente agents supplémentaires dont le recrutement est en cours. "Comme l'avait annoncé François Rebsamen, nous voulons amplifier notre police municipale. En effectifs mais aussi la professionnaliser", indique Nathalie Koenders. 

Les horaires de travail de la police municipale ont également été élargis à Dijon. "Ils travaillent aujourd'hui de 7h à 1h du matin". Précédemment, leur service s'achevait à 21h l'hiver et à 22h l'été. "Les problèmes de tranquillité publique ne s'arrêtent pas à 22h", note Nathalie Koenders.
 


L'élue revient sur l'équipement des policiers municipaux, qui a évolué. "Les agents sont mieux équipés et mieux formés qu'avant. Ils sont dotés de gilets de protection, de pistolets à impulsion électrique, de matraques télescopiques, de caméras de vidéo-protection [attachées à leur uniforme]."

Pas d'armes à feu donc pour les policiers municipaux dijonnais, mais l'élue n'est pas fermée à une évolution sur le sujet. "Le choix a été fait par le maire d'armer les policiers municipaux avec des pistolets à impulsion électrique, qui sont des armes non létales mais qui restent tout de même des armes", détaille Nathalie Koenders. "À titre personnel, mon avis est moins tranché sur le sujet. Il y a eu les attentats. J'entends bien aujourd'hui que les agents, dès qu'ils sont en bleu marine, peuvent être une cible."

C'est d'ailleurs pour cette raison que les brigades vertes de Dijon, jusqu'ici habillées en bleu marine, ont changé de couleur d'uniforme, pour ne pas être des cibles.
 


Le procureur de la République de Dijon, Éric Mathais, prend la parole à son tour. Le magistrat détaille le fonctionnement du parquet.

Il en profite pour glisser que les moyens à sa disposition ne lui permettent pas de traiter tous les dossiers aussi bien qu'il le voudrait. "Tous les ans, je reçois entre 30 000 et 35 000 procédures, plaintes et procès-verbaux, indique le magistrat. Il y en a un certain nombre qui sont très simples. Mais on a quand même un flux de procédures qui est relativement important […] On est dix magistrats du parquet et 24 fonctionnaires pour les traiter. Il s'agit de faire au mieux en fonction des moyens qui sont à notre disposition."

Le directeur départemental de la sécurité publique, Jean-Claude Dunand, rappelle lui l'organisation de la police nationale en Côte-d'Or et notamment la complémentarité avec la police municipale sur la sécurité du quotidien.

Dijon n'a pas été retenue dans le dispositif "quartiers de reconquête républicaine" de la police de sécurité du quotidien. La commune ne bénéficie donc pas des moyens supplémentaires pour épauler les effectifs de police nationale.
 

Jean-Claude Dunand indique que les citoyens peuvent saisir les services de police par email, pour des questions non urgentes bien sûr, à l'adresse : dijon-policenationale@interieur.gouv.fr

Les échanges avec la salle évoquent des sujets variés. La dangerosité du passage piéton de la place Darcy, l'équipement des agents de la police municipale, les excès de vitesse, la circulation de poids lourds sur des voies interdites…

Une habitante de la Fontaine d'Ouche évoque l'émotion après les récents tirs sur une vitre d'une école élémentaire du quartier. Le procureur Éric Mathais répond que l'enquête suit son cours. "Croyez bien que la police est mobilisée. Pas plus tard qu'aujourd'hui [mardi 13 novembre] il y a des actes d'investigation sur cette affaire là. Je ne sais pas si on va arriver à trouver l'auteur des faits. J'espère bien qu'on va y arriver et que je pourrais le poursuivre devant le tribunal", précise-t-il.
 
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