Il y a 53 ans, le Dijonnais Jean-Claude Saint-Aubin et son amie Dominique Kaydash mouraient dans un accident sur la route nationale 7. Accident ? Attentat ? Bavure des services secrets? Un nouveau livre sort jeudi 7 septembre 2017 et fait le point sur cette affaire qui n’a jamais été résolue.
En juillet 1964, la famille Saint-Aubin, qui tient une bijouterie à Dijon, prend la route des vacances. Direction Fréjus.Jean-Claude Saint-Aubin, 23 ans, est accompagné de Dominique Kaydasch, sa petite amie. Leur voiture s’écrase contre un arbre sur la RN 7, à Puget. Tous deux meurent sur le coup. L’affaire est classée sans suite le 16 juillet 1964 par le procureur de la République de Draguignan.
Mais, Andrée Saint-Aubin, la mère du jeune homme, ne croit pas à cette version des faits. Son mari et elle mènent leur propre enquête et découvrent qu’un témoin qui se trouvait sur les lieux. Ce dernier raconte qu’un camion militaire a heurté la voiture, avant de prendre la fuite.
Pendant des années, les procédures judiciaires vont se succéder.
"Le président Mitterrand et le ministre Badinter s’en mêlent, on effectue une reconstitution sur les lieux, et en 1990 la famille Saint-Aubin reçoit une indemnisation, mais seulement pour "mauvais fonctionnement de la justice", rappelle Denis Langlois, qui vient d’écrire un livre sur"l’affaire Saint-Aubin, l’une des grandes énigmes politico-judiciaires de la Ve République".
Cet ancien avocat retrace "l’époque du SAC et des barbouzes, dans la période trouble de l’après-guerre d’Algérie". S’agit-il d’un tragique accident de la route ou d’une "bavure des services secrets gaullistes en lutte contre les anciens membres de l’OAS ? La raison d’État a-t-elle frappé ?"
Jean Saint-Aubin et son épouse, Andrée, sont morts sans connaître la vérité. Aujourd’hui, Denis Langlois fait le point sur ce dossier qui n’a jamais été refermé.
Son livre L’affaire Saint-Aubin, édité par les éditions de La Différence, paraitra le 7 septembre 2017.