Le 26 juin dernier, Dijon intronisait son nouvel entraîneur, Benoît Tavenot. Deux mois plus tard, il revient sur ses débuts, raconte son style et détaille les objectifs pour la saison à venir. Son envie principale : faire remonter le club en Ligue 2.
Il a décidé de voler de ses propres ailes. Après de nombreuses années en tant qu’adjoint sur les bancs de Ligue 1, Benoît Tavenot a enfilé le costume de numéro 1. Le 26 juin dernier, le DFCO a décidé de le nommer entraîneur principal pour les deux années à venir.
Avec un challenge difficile à relever : relancer un club qui sort de plusieurs années de galère, avec deux descentes en trois saisons. Le DFCO, désormais en National, veut à tout prix remonter en fin de saison. Quel est son état d'esprit ? Quels sont ses objectifs pour cette saison ? Il a accepté de nous répondre lors d’un entretien.
Pourquoi avoir accepté l’offre de Dijon ?
Le challenge. Le challenge parce que dans des équipes qui descendent, il y’a toujours des choses à gérer. Le challenge m’a donc plu. Le plaisir de travailler dans ce type d’installation a fait la différence, comme mon accroche avec le président lorsque je l’ai rencontré. J’ai eu envie de participer à la réussite du projet. Quand je suis rentré à Bastia, je me suis donc dit : “si demain, j’ai la proposition, j’y vais !””
Comment redonne-t-on confiance à un groupe qui a connu deux relégations, en Ligue 2 puis en National ?
Déjà, en épurant un peu le groupe. Beaucoup de joueurs sont partis. Mais surtout, en ne parlant pas du passé. On repart sur une autre dynamique, sur des valeurs différentes et on essaie d’appuyer sur le présent et le futur.
L’environnement autour du club a été impacté. Aujourd’hui, le groupe de joueurs, c’est un groupe neuf et les joueurs qui restent se projettent sur autre chose. Je leur ai demandé de faire un reset car si on sort les dossiers des dernières années, on ne va pas s’en sortir.
Et si on se projette en mai prochain, qu'est-ce que serait une bonne saison pour le DFCO ?
Une très bonne saison serait de finir dans les deux [qualifiés pour la montée en Ligue 2.] La bonne saison, c’est de redonner une dynamique positive au club, que les gens soient contents de venir au stade et qu’ils soient fiers du club. Cela me paraît essentiel. J’ai tout vécu à Bastia : les descentes, les remontées. Dans ces moments, les supporters ont besoin d’ondes positives.
Cela fait trois, voire quatre ans que c’est très compliqué pour Dijon. L’objectif, sur le court terme, c’est de redonner du plaisir aux supporters et qu’ils soient fiers de ce que l’on fait sur le terrain. Après, on est en National, ce n’est pas un spectacle de Ligue des Champions, mais dans l’engagement, dans l’investissement de nos joueurs, je veux que l’on soit irréprochable.
Parlons un peu de vous. Vous avez été adjoint pendant de nombreuses années, à Bastia, Strasbourg, ou Metz, notamment avec Frédéric Antonetti. Qu’est-ce que vous a apporté ce parcours ?
C’est une construction. Cette année, cela fera vingt ans que j’entraîne. J’ai démarré chez les jeunes, au centre de formation de Bastia, avec les U17 ou U18 en Nationaux. J’ai ensuite été adjoint, puis j’ai repris la réserve. J’ai aussi été directeur du centre de formation. Tout un parcours, quoi ! Tout mon parcours professionnel a été dans cette démarche de construction.
On vous présente comme un entraîneur toujours apprécié de ses joueurs, comme quelqu’un qui aime travailler avec des jeunes, mais aussi comme un adepte de la discipline. Vous en pensez quoi de ce descriptif ?
(En riant) Je ne sais pas. J’aime bien l’ordre et je n’aime pas le bordel. J’ai toujours eu de bonnes relations avec mes joueurs. Parfois, on peut se disputer, mais j’essaie de toujours être juste avec eux. Quand il faut les réprimander, je m’en occupe, et quand il faut les aider, on le fait. Pour autant, je suis aussi quelqu’un de bienveillant, qui considère tout le monde, et cela, pour moi, c’est très important.
Qu’est-ce qui vous a donné envie de prendre ce costume de numéro 1 ?
Dans les catégories jeunes, j’avais ce rôle de numéro un. Pour moi, l’entraîneur élabore les séances, décide de l’effectif du week-end, et gère le match. En tant qu’adjoint, ces fonctions me manquaient, car, justement, j’avais ces expériences passées. J’ai toujours eu en tête cette idée de passer numéro un en pro et de voir ce que je valais à ce poste-là. Aujourd’hui, je m’épanouis car je suis décisionnaire.
Un facteur X plane au-dessus du club en ce moment : la question de la vente. Est-ce que cela vous concerne ?
Pas du tout. Si demain le club doit être vendu, il le sera. Si demain mon travail convient, je resterais. A contrario, s’il ne convient pas, je partirais. Je ne suis même pas en discussion avec le président par rapport à cela. Au départ, je lui ai juste demandé de ne pas partir une semaine après mon arrivée, car j’avais et j’ai besoin de lui. Mais il y a des impondérables financiers, je ne suis pas dedans. Pour autant, cela ne m’impacte pas, si cela doit arriver, pour moi, il n’y aura pas de problèmes.