Inaugurée ce mercredi 22 septembre 2021, la Maison des Familles des Apprentis d'Auteuil a ouvert ses portes à Dijon en janvier dernier. C'est un centre d'accueil de jour pour les foyers vulnérables où chacun partage son expérience de parent.
Un peu comme chez soi
La cafetière fume dans la cuisine. Les murs sont recouverts de photos. Dans la salle de jeux et le salon, il y a des étagères remplies de jouets, de feutres et de livres pour enfants. La Maison des Familles des Apprentis d'Auteuil de Dijon, installée tout près de la place de la République, ressemble à s'y méprendre à une vraie maison.
Ce lieu, convivial et sécurisant, est en fait un centre d'accueil et d'échange pour les familles vulnérables. Elles le sont pour des raisons économiques ou parce qu'elles ne maîtrisent pas bien la langue française. L'objectif de la structure est de leur permettre de reprendre confiance en elles et ainsi de rester les premiers éducateurs de leurs enfants.
« C'est très libre. On vient sans s'inscrire »
« C'est très libre. On vient sans s'inscrire. On peut y rester 5 minutes pour y boire un café ou y rester plusieurs heures autour d'une activité. La seule condition est d'avoir une responsabilité éducative auprès d'un enfant qu'on soit parent, sœur, frère ou grand-parent », explique Vanessa Champenois, responsable de la Maison.
Et la liberté commence par demander aux bénéficiaires d'être force de proposition pour les activités réalisées au sein de la structure. Les ateliers pour les parents tournent autour de la cuisine, du jardinage, du dessin, du théâtre, une approche de l'apprentissage du français ou encore des soins esthétiques. « On veut leur redonner le pouvoir d'agir », confirme Vanessa Champenois.
85 familles, 400 personnes suivies
Vérona fait partie des 400 personnes accompagnées par la Maison des Familles. Elle vient au moins trois par semaine, parfois plus. Cette maman souriante, d'origine kosovar et sans emploi, à trois enfants à charge de 4 à 7 ans.
« Avec les enfants, je viens le mercredi pour jouer et faire les devoirs. Et quand ils sont à l'école, on se retrouve entre mamans. On fait des activités. le lundi, c'est maquillage et coiffure. L'autre jour, on a fait de la couture. Ici, on souffle un peu et ça fait du bien ! », raconte cette habituée des lieux. Elle n'aurait raté l'inauguration pour rien au monde. Ses bambins sont également présents, ravis et tirés à quatre épingles.
Lien social et parentalité
Pouvoir parler à d'autres parents, se sentir moins seul avec ses difficultés, retrouver de l'estime de soi, se ressourcer... voilà ce que recherchent les familles qui poussent la porte de la Maison. Valérie Champenois et une quinzaine de bénévoles sont à leur écoute, avec à cœur la mission de leur « redonner de la force pour affronter les défis qui les attendent ».
Les Apprentis d'Auteuil et le Secours Catholique ont créé la première Maison des Familles en 2009. Il en existe aujourd'hui dix-huit dans quinze départements.
« Quand les familles sont en proie à de grosses difficultés, quand les mamans sont isolées, qu'elles doivent tout gérer toutes seules, elles sont en mode survie. La préoccupation première n'est parfois plus centrée sur l'enfant, son besoin de lien, de transmission », précise Anne Wevrey, directrice régionale Nord-Est des Apprentis d'Auteuil.
Des petites victoires
« Quand on voit des mamans arrivées tristes et repartir avec le sourire, c'est énorme pour nous », se confie Geneviève Massin. Cette bénévole pense ainsi recevoir autant qu'elle donne. Son action? Cela passe par des petits gestes, des regards, des sourires.
« Nous avons eu la visite d'une ado au printemps dernier. Elle a révisé son bac ici, elle était plus au calme que chez elle dans un petit logement au milieu de ses frères et sœurs. Et elle l'a décroché», se souvient Vanessa Champenois, responsable de la Maison.