L'enquête sur la mort du petit Grégory, retrouvé pieds et poings liés dans la Vologne (Vosges) en 1984, a été relancée en 2017. La journaliste Nathalie Perez a suivi l'affaire pour France 3. L'enquête est menée par les gendarmes de Dijon depuis 1987.
En juin 2017, 33 ans après les faits, l'affaire Grégory est relancée. 3 membres de la famille de Grégory Villemin sont mis en examen. Marcel Jacob et Jacqueline Jacob, le grand-oncle et la grand-tante de Grégory, ont été placés sous contrôle judiciaire. Un autre membre de la famille, Murielle Bolle, a elle aussi été placée sous contrôle judiciaire. Mais le ou les meurtriers n'ont toujours pas été retrouvés.
En fait, c’est un aboutissement de l’enquête
La relance de l'enquête, un coup de théâtre ? Pas pour la journaliste Nathalie Perez. "C’est un travail de longue haleine, cela fait des mois, des années que les enquêteurs travaillent sur cette affaire. En fait, c’est un aboutissement de l’enquête", explique celle qui travaille pour France 3.
Selon elle, ces rebondissements sont dûs à l'évolution des nouvelles techniques et des nouvelles technologies. "Ce qui a permis de mettre en examen les membres de la famille du petit Grégory, c’est de pouvoir décrypter les lettres anonymes du corbeau et de pouvoir identifier sa grand-tante comme étant l’auteure de ces lettres", précise la journaliste.
Rester en contact
Nathalie Perez essaie de garder un contact permanent avec ses sources pour faire son travail dans cette affaire. "Ma façon de travailler c’est de jamais lâcher. C’est de toujours rester en contact avec les familles des victimes, avec les proches, avec les avocats. Et c’est de rappeler, même lorsqu’on ne parle plus de cette affaire, lorsqu’elle ne fait plus la une des journaux. Je continue, je les rappelle, je garde le contact, je prends des nouvelles", détaille-t-elle. La journaliste estime que 'si on a plus de sincérité que les autres, on nous dit un peu plus de choses".
Les preuves, nous n’en aurons plus, ce sera des aveux ou une dénonciation
Nathalie Perez est optimiste quant à la suite du dossier. Selon elle, la parole "va finir par se libérer". "Forcément, des gens sont au courant dans cette affaire. Des gens savent et ne parlent pas [...]. Mais je pense que c’est la parole qui va se libérer, plus que les technologies, plus que de découvrir de l’ADN où une preuve. Les preuves, nous n’en aurons plus, ce sera des aveux ou une dénonciation", explique celle qui a beaucoup suivi l'enquête cette année.
Un entretien réalisé par Elsa BEZIN, Dalila IBERRAKENE, Vincent GRANDEMANGE et Rachel NECTOUX