Le 29 octobre est la journée mondiale des accidents vasculaires cérébraux (AVC). Découvrez quels sont les signes qui doivent vous alerter.
En France, 150 000 personnes sont victimes d’AVC chaque année (soit un vaisseau qui alimente le cerveau se bouche, soit la rupture d'une artère provoque une hémorragie).
On dénombre 1 AVC toutes les 4 minutes.
Les conséquences d’un AVC peuvent être graves : 20 % de décès dans le mois qui suit ou encore une perte d'autonomie pour 25 % des patients.
Qu’est-ce qu’un AVC ?
Un accident vasculaire cérébral est dû à l’arrêt brutal de la circulation du sang au niveau du cerveau. L’apport en oxygène n’est plus suffisant. Les cellules meurent donc en quelques minutes.En cas d’AVC, près de 2 millions de neurones meurent par minute.
Il existe deux types d’AVC :
- AVC ischémique : un caillot bouche le flux sanguin qui irrigue le cerveau.
- AVC hémorragique : une artère à l’intérieur du cerveau se rompt et provoque une hémorragie cérébrale.
Les seniors sont davantage concernés car la fréquence des AVC augmente avec l’âge et le vieillissement des artères et du cerveau. Il n'empêche qu'une personne sur dix de moins de 45 ans est touchée par un AVC.
Il faut être vigilant et prendre en charge rapidement le patient. Le risque de récidive d’un AVC est élevé : 30 à 40 % dans un délai de 5 ans.
Quels sont les signes avant-coureurs d’un AVC ?
- Une paralysie du visage avec impossibilité de sourire et la lèvre tombante.
- Un trouble de la parole ou une difficulté de compréhension.
- La perte de force ou l’engourdissement brutal d’un bras ou d’une jambe.
- Un mal de tête intense, brutal et inhabituel, souvent accompagné de nausées et de vomissements.
- Une vision double ou la perte de la vue d’un oeil.
Une technique pour tenter de reconnaître les symptômes d’un AVC
Pour identifier les signes d’un AVC, voici trois requêtes à soumettre à une personne en crise :- Lui demander de sourire
- Lui demander de lever les deux bras
- Lui demander de répéter une phrase très simple. Par exemple, “Il fait beau aujourd’hui”.
Quels sont les facteurs de risques et comment les prévenir ?
- Une hypertension artérielle.
Il faut surveiller régulièrement la tension artérielle, diminuer la consommation de sel, pratiquer une activité physique régulière (30 minutes par jour) et manger équilibré (5 fruits et légumes par jour).
- La fibrillation atriale (FA)
La FA est un trouble du rythme cardiaque qui provoque des battements rapides et irréguliers du coeur. C’est comme ça que se forment les caillots sanguins au niveau du coeur, à l’origine de l’AVC. Il faut prendre régulièrement son pouls et le surveiller, au niveau du cou et du poignet. Une fréquence cardiaque normale au repos est d’environ 70 battements/minute.
- Le diabète
Surveiller la glycémie est essentiel. A jeun, le taux de glycémie est inférieur à 1,26 g/l de sang.
- L’hypercholestérolémie (excès de cholestérol) et la surcharge pondérale
Il faut éviter les aliments gras et privilégier une alimentation équilibrée.
- Le tabagisme
Le tabac multiplie par 2 le risque d’AVC. Arrêter de fumer est donc une obligation.
- L’abus d’alcool
Comme le tabac, une consommation excessive d’alcool augmente le risque d’AVC. Au maximum, 2 verres de vin par jour.
- La sédentarité
Il est important de pratiquer une activité physique régulière d’environ 30 minutes par jour.
Chaque minute compte
L’AVC est une urgence absolue. Il faut agir dans les 4h30. Le traitement de l’AVC consiste en l’injection de médicaments fluidifiants pour dissoudre le caillot au niveau de l’artère bouchée. Une intervention chirurgicale peut également être menée.Une prise en charge rapide est nécessaire pour empêcher ou minimiser la dégradation au niveau du cerveau. Une course contre la montre se déclenche pour sauver les malades. En Bourgogne, on a recours à un système baptisé « Télé AVC » qui permet à tous les centres d’urgence de la région de bénéficier d’une prise en charge (via la télémédecine) par un neurologue du CHU de Dijon.
Les AVC augmentent chez les sujets jeunes. Une étude menée à Dijon a montré qu’en 30 ans le nombre d’AVC a doublé chez les moins de 50 ans, explique le professeur Yannick Béjot, neurologue au CHU François-Mitterrand, interrogé par France 3 Bourgogne lundi 29 octobre 2018.
Suite à un AVC
Après un AVC, des médicaments doivent souvent être pris à vie. Un traitement médicamenteux permet de fluidifier le sang (et donc diminue la formation de caillots), réguler le rythme cardiaque, traiter l’hypertension et faire baisser le taux de cholestérol.
- 3 victimes sur 4 garderont des séquelles à vie : hémiplégie, difficultés à marcher ou à parler, troubles de la vision et de la mémoire, fatigue, irritabilité, dépression.
- 1 victime sur 2 aura besoin d’une assistance partielle ou totale
Un programme d'éducation thérapeutique pour les patients
A Dijon, les personnes ayants été victimes d'un AVC ou un AIT peuvent bénéficier d'un programme d'éducation thérapeutique. Ce programme permet aux patients de mieux vivre après cet événement. Ils sont encadrés par des professionnels de santé (médecins, infirmières, ergothérapeutes, assistantes sociales).- Libération de la parole : ils peuvent parler de leur maladie, de leur histoire et de leur quotidien
- Trouver des solutions à des problèmes pratiques
- Identifier les facteurs de risques
- Gérer le traitement
- Partager des expériences personnelles
Les séances d'éducation thérapeutique sont proposées par le médecin ou un autre professionnel de santé pendant l'hospitalisation ou pendant une consultation de suivi.
Le programme d'éducation thérapeutique se déroule dans les locaux du service de neurologie du CHU de Dijon.