D'où vient "Festivités", le tableau de la cérémonie d'ouverture des JO 2024 vivement critiqué sur les réseaux sociaux pour avoir prétendument parodié la Cène ? Certains estiment plutôt que l'inspiration provient du "Festin des dieux". Nous sommes allés au musée Magnin de Dijon, où le tableau est exposé.
La cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024 s'est terminée avec une question : "Festivités", le tableau qui fait polémique sur les réseaux sociaux est-il inspiré de la Cène ou du Festin des dieux ?
"Lorsque j'ai vu les images de la cérémonie d'ouverture, je n'ai pas pensé directement au Festin des dieux," explique Hélène Isnard, documentaliste au Musée Magnin de Dijon, l'endroit où est gardé ce tableau de l'artiste néerlandais Jan Harmensz van Bijlert.
Mais d'où vient vraiment cette interrogation ? Pour rappel, la cérémonie d'ouverture des JO 2024 était composée de "tableaux", c'est-à-dire différentes séquences. Un d'entre eux a fait polémique sur les réseaux sociaux. On y voit Philippe Katerine, peint en bleu et quasi-nu, au premier plan. Un groupe de personnes, à table, l'entoure, parmi lesquelles plusieurs drag-queens.
Beaucoup ont vu des similitudes avec la Cène, un tableau de Léonard de Vinci peint en 1495. L'œuvre provient directement de l'iconographie chrétienne, puisqu'elle montre le dernier repas de Jésus-Christ avec les apôtres. Sur les réseaux sociaux, certains internautes ont donc jugé offensante la scène de la cérémonie.
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Thomas Jolly s'en est est pourtant défendu au micro de BFMTV. Il a expliqué que la Cène n'était pas sa source d'inspiration. "Je crois que c’était assez clair, il y a Dionysos qui arrive sur cette table. Il est là, pourquoi parce qu’il est dieu de la fête, du vin, et père de Sequana, déesse reliée au fleuve".
Le banquet, une source d'inspiration artistique
Ni une, ni deux, la recherche pour savoir quelle était la source d'inspiration du tableau a commencé. De nombreux internautes se sont donc arrêtés sur Le Festin des dieux, car de nombreuses similitudes se trouvent dans ces deux œuvres : Apollon couronné à l'arrière, Bacchus (ou Dionysos), allongé au premier plan, la disposition des convives...
Pour autant, le Musée Magnin nous a confirmé n'avoir été approché par aucun membre de l'équipe organisatrice de la cérémonie. Surtout, "d'autres tableaux, faits un peu avant par d'autres artistes nordiques et exposés au musée du Louvre, dépeignent également les banquets des dieux. Certains avec Dionysos, d'autres non. Cela montre que c'était des sujets en vogue à l'époque," explique Hélène Isnard.
L'origine même du Festin des dieux est en question. Biljert a séjourné à Rome au début des années 1620, 15 à 20 ans avant de l'avoir peint. Il fut impressionné par l'art du Caravage. L'auréole située au-dessus d'Apollon rappelle celle de Jésus-Christ.
Cependant, "au musée, nous n'avons pas d'informations sur ce tableau, son origine où la manière dont il a été réalisé." Alors, la source d'inspiration de Thomas Jolly était-elle vraiment le Festin des dieux ? Chacun est désormais libre d'y voir, ou non, une ressemblance avec la cérémonie d'ouverture des JO.