Le procès du conducteur qui a renversé le petit Zaïn le 25 mars 2023 à Talant, en Côte-d'Or, devait se tenir ce mercredi à la Cité Judiciaire de Dijon. Il a été reporté.
C’est le procès que tout un quartier attendait : le conducteur qui a percuté et tué Zaïn le samedi 25 mars dernier, à Talant, en Côte d’or, comparaissait ce mercredi 17 mai en audience correctionnelle au Tribunal Judiciaire de Dijon.
Mais la famille et les amis du quartier du Belvédère devront attendre jusqu’au 14 juin pour savoir ce qui s’est exactement passé ce jour-là lorsque le petit garçon de 4 ans a traversé la route.
Le procès pour "homicide involontaire" et "défaut d'assurance" a été reporté à la demande de l’avocat des parties civiles pour des raisons techniques : le prévenu n'étant pas assuré, il n'y aura pas d'assurance de responsabilité civile pour indemniser les victimes en cas de condamnation.
La partie civile a demandé un renvoi, le temps de solliciter le Fonds de Garantie des Victimes.
Le jeune homme de 27 ans encourt jusqu'à 7 ans d'emprisonnement et 100 000 euros d'amende. Pour rappel, le mis en cause, originaire du quartier, a appelé le 15 et essayé d'aider l'enfant, avant de quitter les lieux quelques minutes après l'accident. Il s'est ensuite rendu à la Police de son propre chef. Remis en liberté et placé sous contrôle judiciaire, il a désormais interdiction de se rendre à Talant.
L’accident
Selon les témoins, ce 25 mars 2023, le petit garçon de 4 ans traversait sur le passage piéton lorsqu’un voiture circulant à vive allure, s’est déportée sur la gauche et l’a percuté. Zaïn est projeté à 30 mètres sous les yeux de son père.
Le responsable de l'association socio-culturelle Madrassa Talant, Mohamed, témoigne. L'association est située dans la même rue où le drame s'est produit, il raconte : "Je suis arrivé deux-trois minutes après l'accident", raconte-t-il. "On a essayé de calmer le papa, il criait, il pleurait, puis il ne bougeait plus. Il était allongé par terre, les yeux grands ouverts." Mohamed s'est chargé de faire la traduction avec les secouristes et la police.
Très rapidement, la solidarité s’organise : les habitants lancent une cagnotte pour soutenir la famille de Zaïn, venue de Syrie. Après l’enterrement le 28 mars, une marche blanche a réuni 200 personnes le samedi 1er avril.
Des aménagements routiers insuffisants
Au cours de ce rassemblement, le maire de Talant Fabian Ruinet est pris à partie par des riverains par rapport à la sécurité de la rue dans laquelle s'est produit le drame. "Ce n'est pas la première fois qu'il se passe un drame, est-ce qu'on peut avoir quelque chose pour la sécurité de nos enfants ou on fait tout ça pour rien ?", a ainsi regretté une maman.
Des ralentisseurs sont demandés par les habitants : "impossible en raison de la voie de bus", selon le maire. Il met en cause l’irresponsabilité des conducteurs et explique que la vitesse est déjà limitée à 30 km/h. Reste une autre option selon Fabian Ruinet : "davantage de contrôles, davantage de verbalisations. Il n'y a pas d'autre solution."