Retraites : 100 000 euros de dégâts au centre-ville de Dijon après la manifestation lundi 20 mars

Plusieurs centaines de manifestants se sont réunis lundi soir place de la République à Dijon, pour protester contre le 49-3 et le rejet de la motion de censure. Des affrontements avec les forces de l'ordre ont éclaté dans la soirée et de nombreuses dégradations sont à déplorer.

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MISE À JOUR 11h. La Ville de Dijon chiffre à 100 000 euros les dégâts causés ce lundi soir, et à 135 000 euros les dégâts causés en une semaine au centre-ville. Un chiffrage annoncé ce mardi 21 mars dans la matinée, alors que le maire François Rebsamen, le préfet de Côte-d'Or Franck Robine et une délégation de la ville se sont rendus place de la République pour constater les dégâts et discuter avec les commerçants.

À 20h30, la place de la République s'est soudainement éteinte. Si de nombreuses rumeurs parlent d'une décision de la police, le préfet Franck Robine assure que ce n'est pas le cas. "Les casseurs ont mis de l'essence sur un poteau électrique. Il a pris feu et cela a rendu l'éclairage et les caméras hors-service. On est sur des voyous qui viennent casser. Je n'ai pas d'état d'âme, on va les empêcher de faire ça et en arrêter le plus possible."

François Rebsamen est également revenu sur les débordements survenus hier soir. "Je remercie les forces de l'ordre d'avoir protégé le centre-ville. Ces voyous ne sont pas des gens qui travaillent et qui sont contre la réforme des retraites. Quand on voit l'encadrement respectueux des manifestations intersyndicales, on voit la différence. On veillera à ce que la manifestation de ce jeudi se passe bien, comme ça a toujours été le cas", assure le maire de Dijon.

Près de la place de la République, certaines enseignes ont subi des dégâts. Kevin Sala est responsable d'une agence d'intérim dont la porte et la vitrine ont été vandalisées hier. Il craint que ce ne soit qu'un début. "On est un peu inquiets pour la suite. Hier soir, j'ai été appelé à 22h par le commissariat. Mes collaborateurs sont venus sur place et ont enlevé le matériel qui a une certaine valeur. On se dit que les manifestants peuvent pénétrer à l'intérieur et que ça peut être encore plus grave." 

Lundi soir, la motion de censure rejetée à neuf voix près

Ils étaient plusieurs centaines à s'être réunis place de la République à Dijon. Peu avant 19h, la tension est montée d'un cran lorsque les manifestants ont appris le rejet, à neuf voix près, de la motion de censure transpartisane.

Le rassemblement s'est rapidement déplacé vers le centre-ville de Dijon. Mais encerclés par les forces de l'ordre, les manifestants n'ont eu d'autre choix que de rebrousser chemin. Des feux de poubelles ont été allumés et des arrêts de bus et panneaux publicitaires dégradés. La préfecture signale également des dégâts "inadmissibles" sur des vitrines de commerçants.

Un "groupe hostile" qui essayait de quitter la place a été visé par des tirs de gaz lacrymogènes. Selon la préfecture, ces manifestants ont fait usage de mortiers. Plusieurs affrontements ont éclaté dans la soirée, conduisant à l'interpellation de deux personnes.

Un militant LFI interpellé, le mouvement organise une manifestation en réaction

L'une des deux personnes interpellées est un militant de La France Insoumise (LFI), a indiqué le mouvement dans un communiqué ce mardi matin.

"Ce lundi 20 mars 2023, Alinoë G. manifestait pacifiquement place de la République à Dijon. Il a été interpellé à 20h42 après une "chasse" policière dans les rues de Dijon. Nous, militants de La France Insoumise de Bourgogne-Franche-Comté, demandons [sa] libération immédiate ainsi que celle de tous les militants Insoumis.es à travers la France."

En réaction, un nouveau rassemblement aura lieu à 18h place Suquet, devant l'hôtel de police de Dijon. À l'échelle nationale, 234 personnes ont été interpellées.

Un rassemblement spontané jeudi dernier

Pour rappel, une autre manifestation non déclarée avait déjà eu lieu jeudi dernier à Dijon. Quelque 400 personnes s'étaient déjà rassemblées sur la place de la République. 

► LIRE AUSSI - Réforme des retraites et 49.3 : tensions à Dijon, des manifestants brûlent des poubelles et des poupées à l'effigie du gouvernement

La ville de Dijon avait déjà déposé plainte, après une première vague de dégradations. Le préfet avait également annoncé son intention de porter plainte en réponse aux poupées brûlées à l'effigie des membres du Gouvernement.

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