Le SPP-PATS, l'un des principaux syndicats de pompiers, a déposé un préavis de grève illimité suite à la mise en place de la vaccination obligatoire pour les soldats du feu. L'un de ses représentants en Côte-d'Or nous détaille les raisons du mouvement social.
Certains sapeurs-pompiers sont en grève depuis ce lundi 9 août en raison de la mise en place de la vaccination obligatoire au sein de leur profession avec l'entrée en vigueur de la loi qui prévoit également l'extension du pass sanitaire à de nouveaux lieux.
David Camus, vice-président du syndicat autonome SPP-PATS en Côte-d'Or, nous explique les raisons de la mobilisation.
Pourquoi êtes-vous contre la vaccination obligatoire ?
David Camus : Nous sommes contre la vaccination obligatoire pour laisser libre choix à chacun. Certains agents chez nous attendent les vaccins des laboratoires français pour se faire vacciner en fin d'année, parce qu'ils ont peut-être plus confiance, parce qu'ils veulent du made in France. Pour nous, c'est une atteinte à nos libertés.
Nous sommes formés au risque biologique et viral. On fait ça depuis deux ans, et dans nos rangs, il n'y a pas plus de contaminés. Je pense même qu'on est en deçà de la population moyenne.
On part en intervention avec des masques FFP2 voire FFP3, qui évitent toute projection du virus si on vient à être malade sur les victimes. Et à l'inverse, si une victime est malade, ces masques là nous filtrent entièrement contre ce virus.
Vous dénoncez une différence de traitement ?
On nous considère comme soignants, alors que nous ne sommes pas des soignants. Le fond de nos revendications ne concerne pas que la vaccination obligatoire, mais également tout ce qui a pu être donné aux soignants suite à cette crise.
C'est-à-dire le passage en catégorie B, la prime Covid que l'on attend depuis un peu plus d'un an, les surcotisations pour nos retraites, où nous sommes à 2 % et eux sont à 1,2 %.
Si on nous considère comme des soignants, qu'ils nous donnent les mêmes avantages que nos soignants. Et qu'on dise une fois pour toutes que les sapeurs-pompiers sont reconnus comme tels.
On ne comprend pas que les policiers et les gendarmes ne soient pas obligés à se vacciner. Or, ils font des actions de secours. Je vais prendre l'exemple des surveillants de baignade sur nos plages. Nous avons des CRS qui portent secours à des gens. Nous avons des gendarmes qui portent secours en montagne par exemple.
Quelle forme prend votre mouvement ?
C'est de la grève passive au sein des casernes dijonnaises. Il n'y aura pas de mouvement dans la rue pendant le mois d'août.