Une coopérative de pompes funèbres a ouvert ses portes à Dijon (Côte-d'Or) en 2020. À l'approche de la Toussaint, nous revenons sur les origines de cette initiative qui se veut solidaire et humaine.
"Nous sommes ouverts à tous ceux qui veulent soutenir un projet humain". Pour Florence Bardon, présidente de Pompes funèbres Coopérative, l'aspect humain est essentiel dans le secteur mortuaire.
Conseillère funéraire pendant plusieurs années, elle a lancé à Dijon (Côte-d'Or) sa propre entreprise en 2020. Aujourd'hui, la société compte trois salariés et s'agrandit avec un nouveau local qui permet de stocker plus de cercueils.
Faire passer l'humain avant le financier
Lorsqu'elle crée Pompes funèbres Coopérative, Florence Bardon souhaite placer le relationnel au cœur de son activité. Elle évoque un métier qu'elle "adore", mais qu'elle a pourtant bien failli abandonner. En raison notamment du modèle "ultra-commercial" entretenu par les entreprises de pompes funèbres.
"Au départ, j'avais fait une croix sur ce métier", se rappelle-t-elle. "On me reprochait souvent de passer trop de temps avec les familles dans l'organisation des obsèques. C'est ce qui m'a dégoûtée, mais c'est aussi ce qui m'a donné envie de monter ce projet."
L'initiative de Florence Bardon semble aujourd'hui porter ses fruits. Elle évoque d'excellents retours des clients, avec notamment de très bons avis sur Google. Une réussite qui s'explique pour elle par le fait de prendre le temps d'accueillir et d'accompagner les proches.
"C'est un moment dans lequel on entre dans l'intimité des familles", explique-t-elle avant de poursuivre. "Je pense qu'à ce moment, les proches du défunt ont besoin d'être écoutés, qu'on prenne le temps avec eux. On ne bouscule pas les gens."
Des prestations à des prix plus abordables
En lançant sa coopérative, Florence Bardon cherchait également à lutter contre les tarifs trop élevés des pompes funèbres. Ces dernières profiteraient en effet de la méconnaissance qu'ont les gens de ce secteur pour surfacturer leurs services.
"C'est un milieu qui est très opaque", avance-t-elle. "Alors on pousse à acheter le cercueil ou le capiton le plus beau, à faire des soins. C'est facile de pousser à consommer."
Une démarche tout à fait opposée à celle de l'entreprise dijonnaise, selon sa présidente. L'accompagnement personnalisé permet d'offrir des services au plus près des besoins des clients, et à des prix plus ou moins élevés en fonction de leurs souhaits.
Les prestations proposées par la coopérative seraient ainsi 30% moins chères que la moyenne, avec des crémations réalisées pour la somme de 2 000€. Dans le cas d'une inhumation, il faudrait compter 4 000€.
L'entreprise de Florence Bardon est l'une des 5 pompes funèbres coopératives en France. Une dizaine d'autres serait cependant en projet dans tout le pays.