Ce lundi 5 février à 13h30, le maire socialiste de Chenôve, en banlieue de Dijon, est jugé pour diffamation envers un élu d'opposition, Philippe Neyraud.
L'affaire a été reportée à de multiples reprises. Elle doit finalement être jugée ce lundi 5 février à 13h30, au tribunal correctionnel de Dijon, un an et demi après les faits. Le maire socialiste de Chenôve Thierry Falconnet devra répondre de la plainte déposée à son encontre par un conseiller municipal d'opposition, Philippe Neyraud.
Que s'est-il passé ?
Le 21 septembre 2022, c'est la fête de la République à Chenôve. L'élu d'opposition Philippe Neyraud s'y rend.
Le lendemain, le maire Thierry Falconnet publie un message accusateur sur les réseaux sociaux : "L’un de nos opposants s’est permis d’approcher, une fois encore, un employé municipal en lui proposant de le rémunérer en échange, je cite, «de dossiers sur le maire et la municipalité»", écrit le maire de Chenôve dans ce post toujours en ligne actuellement.
Le maire poursuit : "De telles méthodes sont indignes de la part d’un élu, donneur de leçons indigestes en conseil municipal, se targuant à longueur de déclarations et de publications d’être animé de «bon sens»." Immédiatement, Philippe Neyraud se sent visé : "Le "Bon sens", c'est le nom de ma liste, et j'étais le seul présent à la fête de la République", nous explique ce dernier, contacté par France 3 vendredi 2 février.
L'opposant porte alors plainte pour diffamation envers le maire de Chenôve. À l'époque, il déclare à France Bleu Bourgogne : "Ce procédé qui consiste à mentir et à inventer des faits lorsque l’on n’a rien sur une personne n’est vraiment pas digne d’un élu, et encore plus venant de la part du premier édile."
Que disent les deux parties aujourd'hui ?
Un an et demi après les faits, le maire et son opposant n'ont pas changé de versions. Philippe Neyraud décrit des rapports toujours "très conflictuels" avec le maire : "il a une grande animosité envers moi", affirme-t-il. "Depuis que je suis conseiller à la mairie (en 2020), il ne me supporte pas", estime Philippe Neyraud.
Sur le fond de l'affaire, il nie catégoriquement l'accusation de corruption. "Je n'ai rien à me reprocher et j'irai au procès en toute sérénité." Philippe Neyraud espère, après l'audience, "être lavé de tout soupçon et que monsieur Falconnet s'excuse, mais c'est quelqu'un qui ne s'excuse jamais", critique-t-il. Il demande également un euro symbolique.
De son côté, Thierry Falconnet ne veut pas s'épancher sur le fond du dossier mais se dit "serein, confiant". "L'affaire est entre les mains de la justice, mon avocat défendra ma position." Le maire ne sera pas présent à l'audience. "J'ai un conseil municipal à préparer le soir, j'ai d'abord le souci de représenter la ville de Chenôve", nous indique-t-il. Quand à ses relations avec Philippe Neyraud, il affirme ne pas avoir "d'animosité particulière contre lui".
D'autres affaires classées par le passé
Ce n'est pas la première fois que la mairie de Chenôve se retrouve au coeur d'une affaire judiciaire.
En 2018, un courrier anonyme accusait le maire, sa directrice de cabinet et un conseiller municipal de "prise illégale d'intérêt". Le parquet s'était saisi de l'affaire, pour au final la classer sans suites un an et demi plus tard car "aucune infraction n'était caractérisée". Au final, on découvrait que le corbeau n'était autre... que le premier adjoint.
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Fin 2021, une plainte pour harcèlement au travail était déposée contre le maire de Chenôve. Dans la foulée, une autre plainte - cette fois pour harcèlement sexuel - était également déposée. Finalement, ces deux procédures ont aussi été classées sans suites.