La SNCF vient d'annoncer la naissance d'une nouvelle ligne Ouigo entre Paris et Lyon au printemps 2022. Il n'est pas question de grande vitesse, les trains circuleront sur la ligne classique et desserviront notamment Dijon, Chalon-sur-Saône et Mâcon.
Vous connaissiez les Ouigo, ces trains à grande vitesse à petit prix proposés par la SNCF ? La compagnie dévoile ce jeudi 23 septembre des "Ouigo vitesse classique", qui circuleront dès le printemps 2022. Deux lignes sont annoncées : Paris-Nantes et Paris-Lyon. La SNCF promet là encore des prix raisonnables.
"Ouigo vitesse classique" proposera deux allers-retours quotidiens entre Paris-Bercy et Lyon-Perrache via Villeneuve-Saint-Georges, Melun, Dijon, Chalon-sur-Saône et Mâcon en 4 heures 45 à 5 heures 15 de bout en bout. Pour Paris- Nantes, trois allers-retours quotidiens sont prévus.
Ces liaisons à classe unique seront assurées par des voitures Corail rafraîchies et repeintes en rose, "avec des prix très bas et fixes, jusqu'au dernier moment", a relevé Alain Krakovitch, le directeur de Voyages SNCF (les grandes lignes).
Entre 10 et 30 euros
Comme pour Ouigo, les billets seront uniquement commercialisés sur internet : ils coûteront entre 10 et 30 euros selon la période - en pointe ou heures creuses - et la destination, et 5 euros pour les enfants, avec des options comme pour les bagages.
L'ambition est de vendre 65% des billets à moins de 20 euros, selon M. Krakovitch. "C'est du train en plus. (...) Notre objectif, c'est vraiment de prendre des parts de marché à la route" - FlixBus, BlaBlaCar et voitures individuelles -, a expliqué Christophe Fanichet, PDG de SNCF Voyageurs (la filiale qui fait rouler les trains).
Démarrage au printemps 2022
Le nouveau service, successeur des "Intercités 100% Eco" qui ont circulé sur diverses destinations entre 2010 et 2020, doit proposer un service de "snacking" en vente ambulante.
Ouigo Vitesse Classique sera exploité par une nouvelle filiale à 100% de SNCF Voyageurs, baptisée Oslo et employant "près de 80 personnes" (volontaires), avec une utilisation plus intensive du matériel et une réorganisation du travail rendant les agents plus polyvalents.
Il s'agit d'une "expérimentation", le nouveau service étant prié d'être rentable en deux ans, a noté Christophe Fanichet.
La Région attentive aux conséquences sur le TER
Il est déjà possible de relier Paris et Lyon via la ligne classique en TER. Le conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, qui gère les trains régionaux, se dit attentif aux conséquences que pourra avoir cette nouvelle proposition sur la fréquentation des TER, aujourd'hui exploités par la SNCF.
"Cette offre va, naturellement, venir compléter l'offre des TER. Il faut qu'on travaille sur les horaires, mais ça peut capter une partie de notre marché TER et avoir des conséquences négatives sur nos recettes", nous indique ce jeudi Michel Neugnot, le premier vice-président du conseil régional, en charge des transports.
"En tant qu'autorité organisatrice avec nos TER, on va être très attentif. Est-ce que ça va nous amener globalement des voyageurs en plus ? Ou est-ce que ça va être uniquement un transfert de voyageurs prenant le TER vers ces trains-là ? Je ne le sais pas", poursuit l'élu socialiste. "Ce que je sais, c'est que l'histoire a démontré que les cars Macron ont amené de nouveaux voyageurs à 90%, qui ont ensuite été vers les TER."
Les Ouigo qui circuleront entre Paris et Lyon, via la Bourgogne, ne bénéficient d'aucune subvention du conseil régional. Ils ne seront logiquement pas accessibles avec un abonnement TER. Mais ils pourront faire concurrence aux TER à la fois sur la longue distance, mais aussi sur des parcours plus courts comme Dijon-Chalon ou Dijon-Mâcon. Il ne reste plus qu'à connaître les tarifs précis de ces dessertes, pour savoir s'ils seront compétitifs face aux trains régionaux.
Michel Neugnot rappelle par ailleurs que ce ne sera pas forcément la SNCF qui fera circuler les TER à l'avenir. Le marché des trains régionaux sera soumis, à partir de 2023, à des appels d'offres auquel pourra répondre la SNCF, mais aussi ses concurrents. La Région a prévu de séparer en plusieurs lots son marché, lots qui ne finiront pas forcément entre les mains de l'opérateur historique.