Les prix de l'alimentation augmentent et les produits phares de Noël et de la Saint-Sylvestre ne font pas exception. Mais ce samedi 24 décembre, sur le marché des halles de Dijon, rares sont les clients à vouloir sacrifier les fêtes.
C'était l'une des grands inconnues de ces fêtes de fin année. Les Français achèteront-ils toujours autant, ou, inflation oblige, réduiront-ils leur consommation ? Aux halles de Dijon (Côte-d'Or), ce samedi 24 décembre dans la matinée, c'est grâce à Jean-Luc que nous avons obtenu la réponse à cette question : "Pas grave si c'est plus cher, c'est Noël, à chaque jour suffit sa peine !"
Et il est loin d'être le seul à préférer dépenser un peu plus plutôt que se restreindre. Sac cabas à la main, cette autre cliente a dépensé plus de 250 euros pour le réveillon - et sa liste de courses devrait faire tourner quelques têtes. "Il y a du foie gras, des huitres, du homard, des gambas... On a que des produits phares, on va se faire plaisir pour ces fêtes", s'amuse-t-elle. "De toute façon, on est obligé de subir l'inflation, donc autant se faire plaisir et on verra après... On compensera sur les cadeaux !"
Jusqu'à +30% sur certains produits
Vu l'explosion de certains prix, difficile en effet de ne pas compenser. "Depuis quelques mois, et particulièrement cette semaine, tout a bien augmenté", déplore Vincent Saint-George. Derrière son stand garni de poissons et de fruits de mer, il évoque une hausse de pas moins de 30% pour les produits "de luxe". "Les homards par exemple étaient à 70, 75 euros l'an dernier. Maintenant, c'est 90."
Entre 2021 et 2022, la queue de langouste cuite est passée de 100 à 150 euros.
Vincent Saint-George,poissonnier
Du côté de la volaille de Bresse, classique des fêtes de fin d'année en Bourgogne, l'inflation a aussi laissé sa marque. "Ça doit faire environ 13% d'augmentation", précise Annie Thomassin, une commerçante. À cela s'ajoute un contexte sanitaire difficile, causé notamment par la grippe aviaire dont un cas a par exemple été détecté en Saône-et-Loire début décembre. "Un chapon de Bresse par rapport à l'an dernier, c'est deux euros le kilo en plus", ajoute-t-elle. "On a eu peur au début, mais maintenant ça va, les clients sont là."
Des clients également bien présents sur les stands des produits de la mer, qui semblent remporter, malgré tout, un véritable succès : "Tout ce qui est saumon fumé, Saint-Jacques et crevettes, ça reste le plus vendu", explique Vincent Saint-George. "Des Saint-Jacques d'ailleurs, je n'en ai plus !" "Les temps sont durs, mais on voit que les gens se font quand même plaisir", sourit Axel, un autre vendeur. "Ils se lâchent !"
Pour rappel, le panier de courses de Noël a augmenté de près de 10% en un an, selon une étude franceinfo / France Bleu en partenariat avec le cabinet spécialisé dans le suivi de consommation NielsenIQ publiée début décembre. Le prix moyen d'un repas pour six personnes atteint en effet 116,89 euros, soit très exactement 9,6% de plus qu'en 2021 à la même période.