Environ 2.300 personnes ont été vaccinées contre la méningite durant les deux premières semaines d'une vaste campagne ciblant tous les jeunes de 17 à 24 ans à Dijon et alentours, a indiqué vendredi l'Agence régionale de santé (ARS) dans un premier bilan.
"Pour l'instant la campagne démarre bien mais l'enjeu est maintenant la mobilisation des plus de 20 ans", alors que les jeunes de 17 à 19 ans constituent les trois quarts de ceux qui se sont fait vacciner jusqu'ici, a indiqué Olivier Obrecht, directeur général adjoint de l'ARS, lors d'un point presse. Après deux cas de méningite mortels fin 2016 et une première campagne de vaccination d'ampleur à l'université, la maladie est réapparue en décembre 2017 à Dijon, causant cinq cas en six mois, dont seulement deux étudiants, et la mort d'un jeune homme de 23 ans.
Les autorités sanitaires ont lancé fin septembre une nouvelle campagne ciblant cette fois tous les jeunes de 17 à 24 ans résidant, travaillant ou étudiant sur plus de 150 communes des bassins de vie de Dijon et de Genlis à une vingtaine de kilomètres. Environ 40.000 personnes sont concernées par cette opération prévue d'octobre à mars dans des centres de vaccination mais aussi en médecine de ville.
Les infections invasives à méningocoque sont relativement rares en France, avec 546 cas notifiés en 2017 ayant causé 62 décès, selon des données de l'organisme Santé publique France, qui relève une augmentation de l'incidence du sérogroupe W depuis 2015, la souche en cause en Bourgogne. Cette campagne est ainsi une première en population générale dans l'Hexagone contre le méningocoque W, selon l'ARS, qui insiste sur "la gravité des infections dont cette souche est responsable (taux de mortalité de 32% en 2017 en France)".
"c'est insuffisant, il faut continuer à mobiliser" ARS
Après trois cas, dont deux mortels, survenus fin 2016, près de 14.000 personnes avaient été vaccinées début 2017 sur le campus de Dijon, dont plus de 10.000 étudiants, soit 41% de l'objectif. Le nombre de jeunes vaccinés lors de cette nouvelle campagne devrait frôler 3.000 à la fin de la troisième semaine. En ajoutant quelque 6.000 étudiants qui restent protégés et se trouveraient toujours sur le campus, autour de 20% de la cible est vaccinée. "Mais c'est insuffisant, il faut continuer à mobiliser", insiste Olivier Obrecht, qui précise qu'aucun nouveau cas ne s'est déclaré depuis le début de la campagne.
Comment se faire vacciner ?
Deux solutions pour les 17-24 ans concernés par cette campagne d'une ampleur inédite :- consulter un médecin généraliste. Il prescrit le vaccin, qui est ensuite délivré gratuitement en pharmacie ;
- prendre rendez-vous dans un centre de vaccination: soit au centre départemental de vaccination du CHU (gratuit), soit au centre de prévention et de santé universitaire (CPSU) sur le campus (pas d’avance de frais).