Vidéo d'une femme décapitée : on vous explique comment contrôler l'usage des réseaux sociaux par vos enfants

La vidéo d'une jeune femme se faisant décapiter circule sur les réseaux sociaux depuis la semaine dernière. Ce jeudi 10 juin, le rectorat de Dijon (Côte-d'Or) a prévenu les parents d'élèves et les directeurs d'établissement. Il les invite à adopter les bons comportements. Mais quels sont-ils ?

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Les images choquantes sont devenues virales. La semaine dernière, de nombreux utilisateurs de TikTok ont alerté sur la diffusion d’une vidéo dans laquelle une jeune femme se fait décapiter. Un montage que la plateforme affirme avoir supprimé de ses réseaux ce lundi 7 juin. Mais la vidéo continue de circuler sur d’autres canaux, notamment Snapchat. Ce jeudi 10 juin, l’Académie de Dijon (Côte-d’Or) a alerté l’ensemble de ses établissements et les associations de parents d’élèves sur la potentielle exposition des collégiens et lycéens à ces images.

"C’est une vidéo virale qui circule très vite. C’est compliqué de la contenir", constate Jean-Christophe Duflanc, directeur de cabinet de la rectrice de Dijon. Le 7 juin, 2 établissements ont expliqué à l’académie que certains élèves ont été exposés à la vidéo. Ce jeudi 10 juin, ils sont une dizaine de collèges et lycées à l'avoir fait en Côte-d'Or.

Une vidéo choquante

La vidéo serait un montage publié en février 2019 au Mexique. Sur les images qui durent plusieurs dizaines de secondes, une jeune femme danse avant de se faire trancher la gorge par deux personnes. "C’est un contenu très violent et très choquant susceptible de heurter voire traumatiser les élèves", explique Jean-Christophe Duflanc.

Ci-dessous, certains jeunes ayant vu la vidéo réagissent sur Twitter. L'une explique : "ça me dégoûte vraiment". Une autre décrit "des images absolument abominables. Je suis tombée dessus et je suis vraiment traumatisée".

Ce jeudi, le rectorat de Dijon a alors signalé la vidéo auprès de la Plateforme d'harmonisation, d'analyse, de recoupement et d'orientation des signalements (Pharos), qui permet aux internautes de dénoncer les contenus en ligne illicites.

"La difficulté, c’est que la vidéo est désormais hébergée sur différents sites, sur WhatsApp et dans plusieurs groupes de conversation", explique le directeur de cabinet. L’Académie de Dijon a également envoyé un message d’alerte aux directeurs d’établissement, aux infirmiers et infirmières scolaires qui recueillent la parole des collégiens et lycéens, ainsi qu’aux associations de parents d’élèves.

Quels sont les bons comportements à avoir en tant que parents ?

Suite au courrier envoyé par le rectorat, la directrice du collège Jacques Mercusot à Sombernon (Côte-d'Or) a également pris la décision d’informer les parents d’élèves. "On a eu des retours de parents dont les enfants n’ont pas forcément regardé la vidéo, mais l’ont vu passer sur les réseaux sociaux", avance Muriel Thomas-Danguin.

Apprendre à sa progéniture à utiliser les réseaux sociaux avec prudence est un nouvel enjeu de pédagogie pour chaque parent. Selon des chiffres de Statista publiés, 86% des 12-17 ans possèdent un smartphone en France en 2019. L’erreur à ne pas commettre : interdire les portables et les réseaux sociaux à son enfant. "Il faut avoir un discours de responsabilisation pour que l’enfant comprenne que les réseaux sont capables du meilleur comme du pire. Il faut former les jeunes à un usage raisonné", conseille Jean-Christophe Duflanc.

La directrice du collège Jacques Mercusot prône également le dialogue et incite les parents à instaurer des règles claires à ce sujet. Chaque soir, il faut notamment veiller à ce que le jeune utilisateur dépose son téléphone dans une pièce autre que sa chambre. "Dans la nuit, le téléphone est en activité, vibre. L’enfant va veiller tard et avoir un mauvais sommeil car il voudra savoir ce qu’il reçoit. Il ne faut pas l’autoriser sur sa table de chevet", estime Muriel Thomas-Danguin.

Par ailleurs, les parents doivent contrôler régulièrement les smartphones de leurs enfants. "Il faut lui demander de montrer son téléphone, sans être inquisiteur. Mais il faut exercer un contrôle pour garder le contact à ce sujet. Regarder ensemble ce qu’il publie, ses contacts, ses contenus pour voir s’il y a un danger ou pas", indique la principale du collège.

La directrice invite enfin les adultes à s’informer sur les réseaux sociaux et à comprendre comment ils fonctionnent pour être le plus alerte possible.

L'action des établissements scolaires

La question de l’enseignement des bonnes pratiques à adopter sur les réseaux sociaux est prise en compte depuis des années par l’Éducation nationale et les différents rectorats de France. "On est dans un volet prévention afin d’apporter un message sur l’usage des réseaux sociaux", abonde Jean-Christophe Duflanc.

La gendarmerie et la police interviennent régulièrement dans les établissements scolaires du rectorat de Dijon afin de sensibiliser les élèves. Les enfants apprennent également à identifier une source et juger les contenus sur internet à travers les cours du CLEMI, le Centre pour l’éducation aux médias et à l’information.

"Les dangers des réseaux sociaux c’est d’exposer les jeunes à des contenus violents, racistes ou antisémites. Ils peuvent également y faire des mauvaises rencontres, ou envoyer des photos dégradantes d’eux en se faisant manipuler", détaille le directeur de cabinet de la rectrice de Dijon.

Au collège Jacques Mercusot, le professeur de technologie donne également des leçons pour permettre aux collégiens de protéger leurs comptes sur les réseaux sociaux. "Ils les utilisent, mais ne savent pas forcément comment ils fonctionnent. On essaye d’être vigilants", assure la directrice.

Par ailleurs, l’établissement appelle ses enseignants à une attention particulière pour accompagner les potentiels élèves exposés à la vidéo qui circule encore sur différentes plateformes internet.

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