La situation est critique à Dijon : la fréquentation du campus a grimpé à la rentrée 2022, et les restaurants universitaires sont en conséquence surchargés. Mais le Crous n'a pas les financements nécessaires pour accueillir plus d'étudiants dans ses établissements.
La file d'attente n'en finit plus pour ces étudiants. Au restaurant universitaire de Montmuzard à Dijon, seuls les premiers arrivés sont sûrs d'être servis avant leur prochain cours. Dès 11 heures, des dizaines de jeunes patientent déjà devant la porte. "Là il est 11h30, les portes ne sont toujours pas ouvertes et la file est déjà très longue. Dans 20 minutes, ça va être le zoo. Je n'ai pas choisi de rater des cours, j'essaye de m'organiser pour manger le plus rapidement possible, mais là…", témoigne une étudiante.
Dès 13 heures, il n'y a plus grand chose en cuisine. Mais malgré tout, les étudiants continuent d'affluer, car dans ces "Resto U", les prix sont très intéressants : 3,30 euros le repas, et 1 euros pour les boursiers. "C'est plus intéressant pour moi que de faire les courses et de manger chez moi", ajoute une boursière. É
Un nombre d'étudiants toujours plus important
Depuis la rentrée 2022, la fréquentation de l'établissement a bondi de 25%, avec 3 300 repas le midi et 1 000 repas le soir. Face à une situation intenable, les Jeunes Socialistes ont lancé une pétition pour interpeller les pouvoirs publics. "Le nombre d'étudiant augmente d'année en année et le Crous n'a pas prévu d'infrastructure suffisante. On souhaite qu'il y ait un nouveau restaurant universitaire sur le campus", explique Arnaud Bordes, animateur fédéral pour le MJS 21.
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En dix ans, le campus de Dijon est passé de 23 000 à 30 000 étudiants. En plus de cette hausse considérable, le site Maret, "Resto U" du centre-ville, a fermé ses portes il y a 8 ans. "Nous sommes dans une situation précaire, avec un déficit structurel de plusieurs millions d'euros. On nous demande de faire un effort mais nous ne pouvons pas. Nous avons besoin de financements. Ce sont les politiques qui peuvent nous aider", assure de son côté Eric Briez, représentant intersyndical du CROUS Bourgogne.
Jeudi 29 septembre, au vu de l'appel à la grève qui a été lancé pour l'augmentation des salaires, la situation pourrait être encore plus compliquée.