Alors que le déconfinement va se faire de façon progressive, il sera difficile de tenir campagne pour les candidats au mois de mai. La perpective d'un second tour en juin s'éloigne. L'éxecutif envisage une élection à deux tours à l'automne, là où il n'y a pas eu de vainqueur désigné.
D'une façon générale, les candidats aux élections municipales contactés par France 3 Bourgogne déplorent que le premier tour des élections se soit déroulé au début de la crise sanitaire. Certains ont évoqué "un rendez-vous démocratique raté", car les taux de participation ont été très faibles.
Emmanuel Bichot – Liste « Agir pour Dijon »
Arrivé second avec 19,91% des suffrages, le candidat LR d’opposition à François Rebsamen a donné son avis sur la suite des élections municipales, « suspendues » par la loi d’urgence.
Interrogé sur la possibilité d’un scrutin décalé, Emmanuel Bichot est prêt à retourner au combat.
Au regard du résultat du premier tour, Emmanuel Bichot n’appréhende pas de repartir en campagne, il est très confiant : « Le jeu électoral est très ouvert. Le scrutin du premier tour a été marqué par une prime au sortant, lié à la crise sanitaire. » et d’ajouter : « Nous sommes la seule alternative au maire sortant, il est loin d’avoir réuni sa majorité au premier tour « (ndlr : la liste du maire sortant François Rebsamen a rassemblé 38,25% des suffrages)
« On considère que les perspectives électorales sont très ouvertes, dès lors qu’on pourra voter dans des conditions normales »
Concernant les modalités du vote, Emmanuel Bichot lance l’idée du vote électronique, ou par correspondance «pour que les citoyens aient le choix. On se protégerait de l’impact de la crise sanitaire sur les scrutins. »
Pour finir, Emmnauel Bichot conclut «si nous restons dans le cas de figure de revoter au mois de juin, nous allons adapter notre projet sur la situation liée à la crise. »
Sylvain Comparot – liste « Dijon l’Avenir ensemble »
S’il y a élection en Juin, Sylvain Comparot, qui a obtenu un score de 8,81% le 15 mars, est donc absent du second tour. Il ne "souhaite pas de boutiquaillerie entre le premier et le second tour. Il n’y aura pas de consignes de vote, je l’avais dit au mois de mars, je ne reviendrai pas dessus. »
En revanche, si l’élection est annulée, et qu’un nouveau scrutin est lancé à l’automne, Sylvain Comparot se projette :
« On travaillera à rassembler le plus largement possible, et ensuite on verra quelle équipe portera [le projet ndlr]. On ne va pas abandonner notre projet. »
Lorsque la crainte de refaire le même score est évoquée, Sylvain Comparot est confiant :
«Et si on arrive à rassembler bien plus largement ? La question c’est le projet, ce n’est pas les noms, ni les personnes, ni les étiquettes. Ce qui compte, c’est quel est le projet pour le territoire. »
« Les décisions, elles se prendront dans les semaines qui viennent. […] On s’est inscrits sur la durée. C’est certain, ce sera une campagne différente, peut-être plus numérique, on aura des réunions publiques virtuelles. »
« La question qui demeure, c’est quel sera le périmètre de l’équipe.»
Il faut souligner que le dijonnais Charles Rozoy, membre de la liste « Dijon l’Avenir Ensemble » avait quitté la scène politique au lendemain du premier tour.
Mario Barravecchia – Liste « 100% Beaune »
Arrivé dernier lors du premier tour avec 4,74% des suffrages, l’ancien candidat de la "Star Academy" s’était très investi dans une campagne de proximité pour Beaune.
Selon lui « c’était une erreur d’avoir maintenu les élections dans le contexte sanitaire au mois de Mars, ça serait une bonne chose que les élections soit reportées »
« Après, je pense que ce n’est pas le moment de refaire des élections maintenant, il faut gérer la crise sanitaire. Je ne pense pas que l’heure soit à une campagne, du moins aujourd’hui. »
Au regard du score effectué par sa liste, Mario Barravecchia ne cache pas son amertume :
« ce score, moins de 5%, ce n’était pas du tout dans notre scénario »
Il l’explique par le fait de sa nationalité belgo-italienne au moment du scrutin, qui aurait dérouté les électeurs Beaunois (l’ex-chanteur a désormais la nationalité française)
Dans l’hypothèse de repartir en campagne dans le cadre d’une élection complète, Mario Barravecchia déclare : « Notre combat, notre projet reste le même pour Beaune. Cette crise doit être prise au sérieux, les priorités changent. »
Il ajoute : « Mon équipe aura un projet adapté et il faudra revoir les priorités. […] Ce n’est pas uniquement mon projet, mais celui d’une équipe. Nous verrons bien si je suis le mieux placé pour être candidat à Beaune et pour représenter « 100 % Beaune », on verra ! L’important, c’est de rester unis, d’avoir toujours les mêmes convictions pour que Beaune ait une vie meilleure, pour que les Beaunois puissent repartir de l’avant avec des projets nouveaux.»
Alain Suguenot - liste "Naturellement Beaune"
Alain Suguenot avait remporté au premier tour 48,10% des voix. Quand il évoque la possibilité aux électeurs pour retouner aux urnes : "Si c’est en automne, c’est un peu dommage, car les exécutifs des intercommunalités sont un peu bloqués. Le temps que tout cela se mette en place, on ne pourra pas voter le budget 2020 de l’intercommunalité en 2020. On va retarder d’une année les investissements."
A l'idée d'annuler le 1er tour du 15 mars, et de refaire une élection complète à l'automne, Alain Suguenot déclare :
"Rien n’empêche de faire une élection. S'il faut revoter, on revotera. Mais c’est plutôt ce que ça coûte au contribuable, le reste, on a l’habitude. Mais c’est pas très opportun, je pense qu’il faut tout de même aller le plus vite possible."
En évoquant le score effectué au 1er tour et la possibilité de refaire le même, Alain Suguenot déclare : "Je n’ai pas d’inquiétude particulière, on peut au moins dire que le 1er tour a servi de sondage. J’espère rester dans le même contexte, on sera à 6 mois de différence.
Démocratiquement, tout le monde peut se représenter et on est repartis pour un tour. Chaque élection, il faut rester très modeste. J’ai toujours été très humble dans mes élections, même si j’en suis à quelques-unes. »
Julien Odoul – Liste « Changez de Sens »
Le candidat du Rassemblement National, chef de file du parti et conseiller régional, a bénéficié de 14,71% des suffrages à Sens, arrivant en 3ème position après la maire sortante Marie-Louise Fort (LR) à 39,17% et Laurent Moinet (Div.G) à 16,78%.
L’analyse de Julien Odoul au sujet du vote des muncipales : « Notre solution c’était de reporter les 1er et 2nd tour en mars 2021, en les couplant avec les élections départementales. Cela permettrait d’avoir une vraie campagne. »
Néanmoins, dans le cadre d'une nouvelle campagne, si le scrutin se déroule à l’automne, Julien Odoul est prêt :« Je représenterai mes électeurs quelle que soit la date choisie par le gouvernement. » mais reste très dubitatif sur l’intérêt d’une élection proche :
« On a vu le fiasco du 15 mars avec une abstention record, si c’est pour avoir la même chose en pire à l'automne prochain, je ne vois pas l’intérêt. Le but d’une élection c’est qu’elle soit sincère, que les citoyens puissent s’informer , qu’il y ait une vraie campagne et que les gens puissent aller voter. En septembre ou en octobre, les gens seront à des années-lumières des élections municipales. »
"On sait très bien que c’est l’électorat du RN qui en majorité ne s’est pas déplacé »
Il résume ainsi l'attitude des électeurs du Rassemblement National : « Près de 60% de l’électorat RN ne s’est pas déplacé compte-tenu des risques, et il a eu bien raison pour le coup. [...] Pour nous c’est une élection sans électeurs. Notre électorat qui est populaire, qui a du bon sens, a senti une crainte dès l’annonce du confinement. L’électorat qui s’est déplacé (le 15 mars ndlr), ce sont principalement les personnes âgées, qui ont voté pour les maires sortants. »
Claude Vivier le Got – Liste Renais-Sens 2020
Claude Vivier Le Got (LRM) a fait 7,07% avec sa liste « Renais-Sens 2020 »
L’idée de relancer le scrutin lui paraît déplacée : « Le pays ne peut pas faire comme si rien ne s’était passé, faire un deuxième tour en juin ou refaire une élection à l’automne, aucune des deux solutions ne me paraît conforme aux priorités du moment. »
Sur son résultat du 15 mars, Mme Vivier Le Got fait le constat « Bien sûr on a été déçus, on a sous-estimé le ras-le-bol de la population, des différentes réformes, l’anti-Macron, on l’a totalement sous-estimé, moi la première. » « On aurait aimé être au second tour »
A l’idée de repartir en campagne, Mme Vivier Le Got ne baisse pas les bras : « On aura envie de repartir. Il faut toujours se battre pour des idées. Elles ne répondent peut-être pas forcément aux enjeux locaux du terrain, et puis je n’ai pas peut-être forcément fait ce qu’il fallait. Il faut l’admettre. »
« On avait le meilleur programme sur le plan des enjeux et du développement, quand on base un programme sur la santé et sur la recherche médicale. [...] On m’a reproché d’avoir une vision plus futuriste que locale[…] Je crois qu’on ne peut que progresser et apprendre. »