"La base, c'est que les enfants mangent bien" : en Côte-d'Or, les restaurants scolaires face au casse-tête de l'inflation

Alors que l'inflation galope et que les prix continuent d'augmenter, les cantines scolaires pourraient bien être contraintes d'augmenter le coût des repas à la rentrée 2023. Illustration à Saint-Julien, en Côte-d'Or.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Entrée, plat, dessert... Rien ne manque au menu. À Saint-Julien, en Côte-d'Or, les pénuries épargnent encore le restaurant scolaire.

"À l'heure actuelle, on ne voit pas un énorme impact", confirme Antoine Duguet, directeur du restaurant. "De temps en temps, on peut avoir des modifications dans le menu, au niveau des viandes par exemple. Mais notre fournisseur s'adapte pour trouver des produits qui correspondent de manière équivalente."

Pas d'augmentation avant 2023

Tous les midis, cette cantine accueille 150 enfants. Pour l'heure, pas de pénurie... et pas de changement des prix non plus. Ceux-ci sont en effet garantis par des accords qui courent encore pendant un an. Mais les négociations des tarifs pour la rentrée 2023 sont en cours, et l'inflation commence à poser problème. "Pour l'avenir, on se pose beaucoup de questions", avoue Françoise Van Roy, adjointe au maire en charge du budget.

Actuellement, on paie 50 000 euros pour le restaurant scolaire. Avec le nouveau marché, on paiera au moins le double.

Françoise Van Roy, adjointe au maire de Saint-Julien en charge du budget

Dans une commune dont le budget de fonctionnement tourne autour de 700 000 euros, répercuter en partie l'augmentation sur le prix des repas semble inévitable. "Il faudra qu'on fasse des choix", juge l'édile, qui assure que rien n'est encore décidé.

Reste que si augmentation il y a, elle devrait prendre en compte le niveau de vie des familles. La CAF préconise en effet que les tarifs des repas soient calculés par rapport au quotient familial. À cela s'ajouterait un "taux d'effort", décidé par la municipalité, qui permettrait peu ou prou d'absorber la hausse.

Vers des efforts partagés ?

Au niveau national, une hausse de 5 à 10% est anticipée. "Chaque collectivité est libre, soit de prendre en charge cette augmentation, si elle en a les capacités, soit de la refacturer auprès des parents", précise Ludovic Rochette, président (Horizons) des maires de France de Côte-d'Or. Si certains communes comme Saint-Julien cherchent encore une solution, d'autres ont en effet déjà fait le choix d'augmenter les prix.

Les collectivités se grattent vraiment la tête pour qu'il n'y ait pas d'augmentation.

Ludovic Rochette, président (Horizons) des maires de France de Côte-d'Or

"On aura sûrement des situations médianes, où les efforts seront partagés", poursuit-il. "Dans les solutions, il y a la mutualisation, il y a la proximité, privilégier les producteurs locaux... Après, la question, c'est de savoir comment on peut négocier avec nos partenaires. On attend que l'État ne laisse pas les collectivités seules face à un enjeu qui est considérable."

Privilégier l'alimentation des enfants

Outre l'aspect financier, chacun s'accorde sur le fait que les enfants doivent bénéficier d'une alimentation équilibrée. "On fait attention à ce que les menus le soient", affirme Antoine Duguet. "Un diététicien accompagne notre prestataire lors de leur fabrication."

"La base, c'est que les enfants mangent bien", abonde Ludovic Rochette. "La restauration scolaire, c’est un moment important. C’est notre responsabilité de trouver des solutions pour que le coût soit raisonnable et supportable pour les parents, avec ce souci de l’éducation à bien manger."

Cette éducation à bien manger est d'autant plus importante que 11,2% des enfants français de moins de six ans sont en surpoids, d'après Santé publique France. 4,6% se trouvent même en situation d'obésité. Une proportion qui, depuis le début de la crise sanitaire, a pratiquement doublé.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information