À l'approche de Pâques, le prix des chocolats inquiète les consommateurs. Selon la plateforme eToro, le cours du cacao a augmenté de 162 % en un an. Quelles répercussions en boutique ? Nous sommes allés voir les chocolatiers à Dijon .
Noir, au lait, voire blanc pour les amateurs de sucres : la majorité des Français aime le chocolat. Pâques est le moment de l'année où l'on peut tous se lâcher sans se sentir coupables. Cette année, en revanche, la fête est gâchée : selon une étude de l'UFC Que Choisir, le prix des chocolats augmentera, en moyenne, de 5 % par rapport à l'année dernière. En cause : les cours du cacao qui flambent.
La bourse de New York place le prix de ce produit à plus de 8 300 $ la tonne, 6 000 dollars de plus qu'en 2017. La plateforme eToro estime même que le prix du cacao a augmenté de 162 % en un an !
Comment cela a-t-il impacté les chocolatiers dijonnais ? Nous sommes allés voir le prix de ces produits dans le centre-ville, et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il y a de fortes différences : déjà, au niveau des produits : pour 100 grammes, un paquet de fritures est le produit qui coûte le moins cher en boutique.
Puis, vient les fourrés : du chocolat au lait, ou noir avec du praliné par exemple. Et enfin, les créations originales, qui sont plus chers puisqu'elle pèse plus. Prenons donc 100 grammes de friture : les prix varient entre 7.50 € à l'Audace des Saveurs à 8.90 pour ceux de la maison Carbillet.
En revanche, d'autres chocolatiers dijonnais se concentrent sur des produits plus haut de gamme : pour Pâques, les pralinés sont les premiers chocolats proposés par les enseignes de Frank Pourrier et de Sébastien Hénon. Et là, les prix pour 100 grammes augmentent, allant de 9.20 € jusqu'à 11 euros pour ce poids.
Peu d'impact de l'inflation pour certaines enseignes
Les chocolats ont-ils été impactés par l'inflation ? "Nous n'avons pas augmenté nos prix depuis janvier de l'année dernière," explique Sarah, vendeuse depuis deux ans dans une des enseignes de Sébastien Hénon. Même constat pour Franck Pourrier, gérant du magasin du même nom. "Nos chocolats n'ont pas changé de prix depuis novembre 2023."
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Plusieurs raisons sont données pour ce maintien des prix : d'abord, certains ont pu négocier leur contrat avant l'augmentation du cours du cacao. D'autres se sont adaptés en réduisant les coûts, comme la facture d'électricité, ou l'emballage. L'objectif était en effet affiché : éviter l'inflation avant avril, un moment où 15 000 tonnes de chocolats sont écoulées.
Pour ces deux enseignes, Pâques est une des périodes les plus importantes de l'année. "C'est le deuxième plus gros mois de l'année," explique Frank Pourrier, lors duquel est réalisée une "grosse partie des ventes." "Cela représente 25 %," ajoute Damien Audax, gérant du pâtissier chocolatier l'Audace des Sauveurs.
Un public toujours au rendez-vous
Contrairement aux deux autres, ce chocolatier a été obligé d'augmenter les prix. Pour autant, cette année, ces clients sont toujours au rendez-vous. "Ils achètent moins mais ils continuent à vouloir de la qualité. On s'est donc adaptés, et on a pris la décision de changer les produits vendus."
Même constat pour Frank Pourrier : malgré l'impact de l'inflation sur le pouvoir d'achat, les clients veulent toujours du chocolat pour Pâques. En revanche, pour ce gérant, l'avenir semble plus sombre. "L'achat de cacao est notre premier poste de dépenses. Avec les nouveaux contrats qui arrivent, on sait que nos coûts vont fortement augmenter."
Pour rappel, en France, les ventes de Pâques représentent 319 millions d'euros de chiffre d'affaires, et 52,3% des produits totaux vendus. Au total, dans notre pays, on consomme 7.31 kg de chocolat par an et par habitant. Et vous, allez-vous vous faire plaisir et acheter des chocolats pour Pâques ?