Les emblématiques Climats du vignoble de Bourgogne fêtent leurs sept ans au patrimoine mondial de l’UNESCO. Une fierté qui anime les bourguignons mais l'endroit reste touché par le réchauffement climatique.
Les Climats du vignoble de Bourgogne soufflent la septième bougie de leur arrivée au Patrimoine mondial de l'UNESCO ce 4 juillet. Depuis 2015, cette adhésion reflète une reconnaissance de la valeur de la culture viticole en Bourgogne malgré un réchauffement climatique qui menace ces parcelles.
Près de 1 200 parcelles de vigne
Rien à voir avec la météo, un climat est le terme pour désigner une parcelle de vigne. Chaque vignoble possède son nom, son histoire et un cépage, soit du Chardonnay ou du Pinot Noir, avec chacun un goût différent. De quoi ravir les papilles de tout le monde. La formation de ces terres s’est produite grâce au phénomène climatique. Elle a favorisée pendant près de 150 000 millions d’années la création d’une terre argilo-calcaire. Avec la force des éléments, une grande diversité de sols est née sur une ligne de près de 65 kilomètres, entre Dijon et Santenay.
Les conditions atmosphériques et la nature des sols ont permis aux 1 247 parcelles de se développer. Le savoir-faire de l’Homme a contribué à son accroissement. Vieux de 2 000 ans, « il est unique dans le monde », se réjouit Bertrand Gauvrit, directeur de l’association des Climats du vignoble de Bourgogne. « Nous sommes fiers de cette image », jubile Thiébault Huber viticulteur du Domaine Huber-Verdereau à Meursault en Côte-d’Or et président de la Confédération des Appellations et des Vignerons de Bourgogne
Un symbole singulier de la Bourgogne
Ces sept années sous l’étiquette de l’UNESCO ont permis plusieurs choses notamment d'accentuer la protection des vignes et la transmission aux générations futures. Une règle d’or selon le directeur mais aussi pour l’organisation. Elle a aussi contribué au développement d’un travail main dans la main entre les vignerons, les collectivités territoriales et l’Etat.
Mais surtout le maintien d’une activité touristique pérenne sur le territoire. "Malgré des temps de crises, on a su faire face", témoigne Bertrand Gauvrit. Avec une multitude de balades, les touristes ont le choix notamment avec "les Champs-Elysées de chez nous" : la Route des Grands crus. Elle offrira aux plus curieux des panoramas exceptionnels traversant 38 villages aux appellations mondiales connues.
Le changement climatique : un fléau pour les vignerons
Le constat est sans appel. Le changement climatique touche les parcelles de vignoble. La sécheresse, le dépérissement de la vigne, la grêle ou encore le gel fragilisent ce patrimoine. "Ce sont des problèmes majeurs. On y travaille avec le Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne", assure le directeur de l’association des Climats du vignoble de Bourgogne.
Des expérimentations sont en cours afin que les vignes résistent au changement climatique avec des clones naturels des cépages. Benjamin Gauvrit insiste qu’il ne s’agit pas d’expériences génétiques.
En attendant les résultats de ces recherches, des vignerons s’attellent à la tâche afin de trouver des solutions face au dérèglement climatique. A l'image de Cyprien Arlaud, vigneron à Morey-Saint-Denis. Depuis 2003, le vigneron a choisi des chevaux de trait afin de labourer les terrains de son domaine. "Les sols ne sont pas tassées et donc réclame moins d'eau", assure le vigneron. Une économie d'eau pour le domaine et pour la planète.
La taille tardive qui lutte contre le gel ou bien les filets sur les vignes pour éviter les dégradations dues à la grêle sont aussi des solutions témoigne Thiébault Huber. Il rétorque : "Le réchauffement climatique nous défie sur de nombreux plans techniques mais il faut absolument préserver l’image de ces parcelles." La préservation de la culture viticole de la région est assurée pour perdurer ce patrimoine, inscrit dans le cœur des bourguignons.