De plus en plus de maisons sont fissurées à cause des sécheresses successives des dernières années. Avec des conséquences parfois dramatiques pour certains propriétaires. Exemple à Chaume-et-Courchamp dans le nord-est de la Côte-d'Or.
C'est dans une roulotte, sans eau, sans confort, que Josette Huet vit depuis trois mois. Car sa maison, située à Chaume-et-Courchamp (Côte-d'Or), est déclarée inhabitable le 5 décembre dernier par des experts en raison de la présence de fissures sur les murs, les plafonds et au sol. Une situation provoquée par les multiples sécheresses qui ont frappé la Bourgogne ces dernières années.
Régulièrement, elle retourne dans sa maison pour manger et utiliser la salle de bain, malgré le danger. "Ma vie s'est arrêtée le 5 décembre. On me dit il faut quitter la maison du jour au lendemain, donc je fais avec", confie-t-elle, encore touchée par l'émotion.
50 000 euros de travaux
La maison de Josette Huet étant située au bord d'une route, le maire de la commune, Franck Gaillard, a décidé d'interdire la circulation sur cet axe. "Cette maison, si elle s'écroule, elle va s'effondrer sur la route. Donc on n'a pas eu le choix. Ce qui fait qu'il y a une déviation de 7 km maintenant pour les habitants, ce qui les gêne au quotidien", confie le maire Reconquête de Chaume-et-Courchamp.
Des travaux de sécurisation sont indispensables pour rouvrir la route. Mais comble de malchance pour Josette Huet, comme ils concernent une habitation privée, c'est à elle, en tant que propriétaire, de les payer.
"C'est minimum 50 000 euros. Au départ, ils parlaient de butons en bois (un élément structurel qui permet de retenir des parois) puis on nous a dit qu'il fallait des IPN (des poutrelles souvent en acier)", détaille-t-elle.
Faire reconnaître l'état de catastrophe naturelle
Mais les travaux n'ont pas été réalisés et à partir de ce lundi 20 mars 2023, Josette et ses enfants risquent de payer 1 000 euros d'astreinte par jour de retard. Leur espoir : que la catastrophe naturelle soit reconnue pour la commune. Cela leur permettrait de se tourner vers leur assurance.
Cette reconnaissance de catastrophe naturelle en raison des récentes sécheresses, la commune l'a demandée. Plusieurs maisons sont concernées par le phénomène. Mais la préfecture n'a pas répondu. Une expertise mandatée par un collectif de riverains montre pourtant bien la responsabilité de la sécheresse dans l'apparition de fissures.
"La commune repose sur des sols argileux. Ces sols ont des mouvements de retrait et de gonflement. Ce phénomène crée ces fissures. Et on n'est qu'au démarrage, on est vraiment au point de départ", assure Marlène Guedin, référente du collectif des riverains en colère.
Il y a donc urgence à réagir estime le collectif... Plus encore pour Josette Huet qui, elle, doit faire impérativement des travaux de consolidation de sa maison, avant fin juillet. Des travaux qui pourraient coûter plusieurs centaines de milliers d'euros.