Décriée par de nombreux politiques dans tout le pays, l'alliance entre Les Républicains et le Rassemblement National pour les élections législatives 2024 est présente en Bourgogne. Trois candidats se présentent sous l'étiquette LR/RN : Eric Michoux, Thierry Coudert et Sophie-Laurence Roy-Clémendot
C'est officiel : depuis le lundi 17 juin, les candidats aux élections législatives de 2024 sont connus. Trois Bourguignons se présentent sous la bannière décriée LR/RN : Éric Michoux dans la quatrième circonscription de Saône-et-Loire, Thierry Coudert dans la troisième de Côte-d'Or et Sophie-Laurence Roy-Clémendot dans la deuxième de l'Yonne.
Pour rappel, le 11 juin dernier, l'actuel président des Républicains Eric Ciotti annonçait sur TF1 qu'il souhaitait une alliance avec tous ceux "qui partagent des idées de droite," avant de nommer le Rassemblement National. Quelques heures plus tard, l'état-major LR et de nombreux députés critiquaient cette alliance et s'en désolidarisaient.
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Des électeurs "majoritairement d'accord"
Des critiques qui n'effraient pas Sophie-Laurence Roy-Clémendot. Bien au contraire : "Je préfère choisir les concitoyens plutôt que les conforts intellectuels." Cette avocate au barreau de Paris est également conseillère municipale de Flogny-la-Chapelle (Yonne). Son investiture s'est déroulée d'une manière bien singulière :
"J'ai déposé mon CV, puis j'ai reçu un appel de Monsieur Odoul qui a commencé en expliquant qu'il ne me connaissait pas. Je lui ai dit 'moi non plus !' Puis, nous nous sommes rencontrés à Paris. Le lendemain, Éric Ciotti m'a appelée pour me dire que je recevais la double investiture," explique-t-elle.
Fervente supportrice de ce rassemblement, elle considère que l'union est demandée par la base des partis. "Les électeurs du Rassemblement National (RN) sont en accord avec cette bannière. La majorité des Républicains l'est également."
Ce point de vue est partagé par Éric Michoux. Ce chef d'entreprise et maire de la ville d'Épervans (Saône-et-Loire) se présente dans une circonscription où "la droite a fait 50 % aux dernières élections européennes". Rassemblement National compris donc. Le candidat LR/RN estime que "de nombreux électeurs veulent du changement et un rassemblement d'une droite forte. Ceux qui pensent que cela va continuer comme cela, je ne le crois pas !"
Un programme rassembleur : celui du RN
Du côté du programme, Sophie-Laurence Roy-Clémendot estime qu'il se rapprochera de celui proposé par le RN. "Baisser la TVA sur les produits de première nécessité, c'est du bon sens. Les mesures autour de la sécurité aussi. Je l'ai toujours dit : je ne suis pas très grande, je suis vieille : je ne me promène pas en centre-ville le soir !"
Pour autant, toutes les mesures proposées par le RN ne sont pas appréciées par certains candidats de l'union. L'abrogation de la réforme des retraites est, par exemple, un point de contentieux : dans leur programme de 2022, LR proposait de reculer l'âge légal de départ à la retraite à 65 ans. De son côté, Jordan Bardella a assuré dans une interview au Parisien qu'elle serait abrogée à l'automne, avant de temporiser sur le sujet.
Sophie-Laurence Roy-Clémendot ajoute qu'elle "préfère avancer avec un gouvernement même si je ne partage pas à 100 % son avis, car j'en ai assez de cette situation qui s'aggrave."
Eric Ciotti n'a jamais eu le pouvoir d'investir ces personnes
Guillaume RuetSecrétaire départemental LR Côte-d'Or
Dans un communiqué, les Républicains de Côte-d'Or se "désolidarisent des propos d'Éric Ciotti," estimant qu'en prenant cette position sans consultation, "il tourne le dos à nos valeurs et à notre ligne politique."
Guillaume Ruet, secrétaire départemental du parti, assume pleinement cette déclaration. "Éric Ciotti n'a jamais eu le pouvoir d'investir ces personnes. Charles Bourgadel est le seul candidat des Républicains dans la troisième circonscription de la Côte-d'Or."
La fédération des Républicains de l'Yonne partage également cette position. Dans un communiqué, elle assure ne soutenir en aucun cas "la candidature d'une Parisienne d'extrême droite parachutée."
Pour rappel, les premiers et seconds tours des élections législatives auront lieu les 30 juin et 7 juillet prochains.