Le jeudi 1er juin à 19h, Parcoursup rendait ses premiers résultats d'admissions. Un moment attendu par des centaines de milliers de lycéens. Mais pas que. Chaque année, des Français choisissent de reprendre les études. C'est le cas d'Éline et Matthew, deux jeunes Bourguignons. Témoignages.
"C'est un énorme soulagement". Il est 18h57 ce jeudi 1er juin. Éline, 22 ans, peut enfin souffler. La Côte-d'Orienne vient de se connecter à Parcoursup. "C'est aujourd'hui que la plateforme d'orientation en ligne rendait ses premiers résultats d'admissions" explique-t-elle. "Et là, je viens de voir que j'ai été accepté dans quatre écoles d'infirmières. Il y avait plus de 10 000 candidatures. Je suis trop fière de moi".
À 23 ans, je me sens plus mature pour reprendre les études. C'est le moment.
Matthew Gower,Saône-et-loirien en reprise d'études, inscrit sur Parcoursup
Et il y a de quoi. En effet, Éline ne faisait pas partie des centaines de milliers de lycéens pour qui Parcoursup est une étape logique. Il y a quelques mois, elle avait courageusement choisi de quitter son travail. "J'ai toujours voulu être infirmière. Mais au sortir du lycée, je ne me sentais pas prête à affronter les moments compliqués du métier, notamment les décès" raconte-t-elle. "Je me suis donc orientée vers une licence Staps, puis j'ai décroché un job d'enseignante en Activités physiques et adaptées (APA)".
Très vite, sa vocation est revenue taper à la porte. "j'ai commencé à ressentir un manque et une envie de revenir à ce qui m'animait vraiment" continue-t-elle. "Je ne me voyais pas poursuivre en tant qu'enseignante APA. L'été dernier, j'ai décidé de suivre ma volonté".
Chez Matthew Gower, 23 ans, la volonté de se réorienter est arrivée de manière différente, presque par nécessité. Le jeune homme habite à Sivignon, en Saône-et-Loire, et travaille dans la restauration. Né en Angleterre, mais arrivé en France à l'âge de deux ans, il a longtemps bourlingué.
"J'ai quitté les études il y a six ans. J'avais commencé une L1 d'économie à Dijon, mais j'ai arrêté au bout d'un mois" confie-t-il. "Depuis, j'ai bossé longtemps dans la restauration, j'ai voyagé et finalement, je suis reparti en Angleterre pour travailler dans le domaine que j'aime : la communication".
Il y a six mois, Matthew revient en France. "J'avais des propositions de contrat, mais c'était dur d'être loin de ma famille et de mes amis". Il se met alors à chercher du travail, toujours dans la comm'. "J'ai envoyé des centaines de CV, passé une vingtaine d'entretiens. Mais à chaque fois, ça bloquait au niveau des diplômes. En France, impossible d'être embauché avec seulement le baccalauréat" continue Matthew.
En décembre, sa décision est prise : "Ce sera Parcoursup. Il fallait que je me ressaisisse" explique-t-il. "J'ai rempli les dix vœux obligatoires, plus les cinq en options. Des BTS et des licences de communication. Paris, Lyon, Dijon et même La Réunion. Peu importe où, il faut que j'avance".
La reprise d'études, une étape vers un "métier-passion"
Éline aussi a vu large : "J'ai candidaté dans 30 écoles. J'ai mis toutes les chances de mon côté (rires). J'aurais aimé rester à Dijon, avec mes proches. Mais bon, je suis déjà sûr d'être en école d'infirmière l'an prochain. C'est déjà énorme".
Et l'attente alors ? Comment gère-t-on ces longues journées sans être fixé sur son futur ? "Bien sûr qu'il y a du stress" témoigne Matthew. "Mais beaucoup moins que lorsque je devais faire des choix de cursus. Là, on se dit que le sort n'est plus entre nos mains, qu'on a fait le maximum".
J'ai décidé d'attendre le 2 juin pour consulter mes admissions. Ce soir, je préfère profiter de ma famille.
Matthew GowerSaône-et-Loirien en reprise d'études, inscrit sur Parcoursup
Cette sérénité, Éline la partage également. "Si je n'avais pas été prise, bien sûr que j'aurais été déçu. Mais pas abattu. Ça aurait été pour l'année prochaine". "L'option scolaire est celle que je privilégie" renchérit Matthew. "Mais si je ne suis pas pris, j'ai d'autres options : la restauration, un retour en Angleterre... ou une nouvelle tentative l'an prochain".
Preuve d'un certain détachement, le jeune homme a même décidé d'attendre le lendemain pour découvrir ses résultats. "Mon frère vient de rentrer d'Écosse et repart au Canada le 2 juin" explique-t-il. "Je préfère profiter de cet instant en famille et ne pas me polluer l'esprit avec Parcoursup. Si je regardais à 19h, ce serait l’unique sujet de conversation (rires)".
Une phase d'admission complémentaire jusqu'au 14 septembre
Pour rappel, pas de panique ! Pour ceux qui n'auraient pas encore eu de réponses à leurs vœux, la phase d'admission se finit le 6 juillet. De plus, une phase complémentaire s'ouvrira à partir du 15 juin, jusqu'au 14 septembre. Elle permettra de formuler jusqu'à dix nouveaux vœux dans les formations disposant encore de places.