Procès des agresseurs du maire d'Ouges : deux prévenus écopent de huit mois de prison ferme

Ce mardi 5 décembre se déroulait le procès des agresseurs présumés contre Jean-Claude Girard, le maire d'Ouges. Des faits qui remontent en 2021, à la suite d'une altercation près du port du canal à Dijon. Deux prévenus ont été condamnés à huit mois de prison ferme. Les cinq autres écopent de plusieurs mois de sursis simple.

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Deux ans et demi plus tard, le procès contre les agresseurs du maire d'Ouges avait enfin lieu. Tout au long de la journée, le tribunal correctionnel de Dijon a pu entendre la version des prévenus, et du maire. Sur les sept, seulement Emile P., Cédric P., Thiago P., Sofiane R., Steven G. se sont présentés. Ce sont des jeunes hommes à la vingtaine d'années qui habitent en Côte-d'Or. Maly R. et Maly O. n'étaient pas présents.

Sur les sept prévenus, deux écopent huit mois de prison ferme. Les autres écopent entre 8 et 15 mois de sursis simple, avec des travaux d'intérêt généraux pour certains.

"T'es qui pour me parler comme ça ?"

Parmi toutes les personnes appelées à la barre, les versions ont différé sur de nombreux points tout au long de la journée.

Pour rappeler les faits, le 23 mai 2021, il est 18 heures quand le maire d'Ouges se promène avec son chien. Des habitants lui font alors savoir qu'un quad circule sur le chemin du halage, au port du canal. Jean-Claude Girard se rend sur place et interpelle le conducteur pour lui demander de ralentir. "Ce n'est pas raisonnable de rouler comme ça dans la commune, il y a des enfants et c’est dangereux."

Selon le maire, le conducteur se serait montré agressif. "T’es qui toi pour me parler comme ça ?" "Je suis le maire de la commune responsable de la tranquillité commune", répond Jean-Claude Girard. "J’en ai rien à foutre je vais descendre te casser la gueule", aurait menacé le chauffeur.

Le ton monte. Des habitants, des joueurs de pétanque, se rapprochent de l'altercation. L'un d'entre-eux a enlevé la clé du quad, mais le maire lui aurait demandé de rendre rapidement la clé au prévenu.

Je suis marqué pour toujours.

Jean-Claude Girard

Maire d'Ouges

Le prévenu appelle alors des "renforts". Une BMW blanche et deux scooters arrivent. Selon le maire, des individus sortent, et l'un d'entre eux se précipite sur Monsieur Girard. Il reçoit un coup de pied sur le thorax, puis un coup derrière la tête. C'est là qu'il perd connaissance.

Un habitant prend un coup au visage. Au sol, il reçoit des coups. Un voisin prend une arme de décoration et la montre aux agresseurs, qui finissent par prendre la fuite.

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Des versions qui diffèrent

À la barre, le pilote du quad, Emile P., assure ce mercredi 5 décembre qu'il ne savait pas qu'il était en pleine altercation avec le maire. Le conducteur dit s'être senti agressé sur le moment. Il déclare avoir été poussé sur le grillage. Le jeune homme a alors appelé des renforts car selon lui, il était dans l'impossibilité de récupérer son quad. Il reconnaît avoir mis une gifle lors de la bagarre, mais pas au maire. 

Le pilote du quad a appelé son grand frère, Cédric P. Ce dernier arrive avec deux autres personnes dans une BMW. Il assure qu'il a été menacé par un habitant avec une boule de pétanque. "Je lui ai mis des coups de poing et des coups de pied en réponse."

Il déclare avoir été le seul à être descendu de la voiture et avoir porté des coups. Il aurait entendu une détonation de coup de feu, pourtant niée par les habitants. Le grand frère assure qu'il n'a pas vu de matraque sur les lieux, ni d'hommes à terre et se faire frapper.  

Une version qui colle difficilement à celles des occupants de la BMW. S'il n'a vu aucune personne avec une barre de fer, l'autre passager de la voiture Thiago P. déclare avoir lui aussi porté un coup de pied à un homme à terre.

Le conducteur de la voiture, Sofiane R. a également été entendu. Il a lui aussi vu un homme à terre. En 2021, il déclarait avoir vu une personne avec une barre de fer sur les lieux. Aujourd'hui, il réfute ses paroles. Selon Maly O., prévenu absent, Sofiane R. aurait porté un coup de poing. Un acte contesté par le conducteur de la BMW. Selon ce dernier, un habitant aurait même pointé le fusil en direction du groupe.

Maly O. et Maly R. ne se sont pas présentés au procès. Ils sont vraisemblablement les deux individus venus en scooter au moment des faits.

"Je ne me souviens pas des coups"

Le dernier prévenu, Steven G., est appelé à la barre. Il ne fait pas partie de la bande. Il est arrivé sur les lieux, seul, à pied. "J'ai été prévenu par un petit du quartier que mon ami était en danger à Ouges. Je ne savais pas ce qui se passait. Je suis parti et j'ai trouvé un bâton en fer, que j'ai trouvé dans un buisson dans le canal." 

Sur place, le prévenu voit deux hommes à terre. Il tape un coup au sol avec la barre pour "cesser l'altercation." Ce dernier était en état de choc, et ne se souvient pas des coups des autres prévenus car ça remonte à deux ans. 

Mais en 2021, il dit dans une première déclaration avoir vu une personne avec une matraque et un grand bâton. "On ne peut pas dire qui par peur des représailles. Quand on vit dans un quartier, on n’est pas assez protégés. On se méfie, c'était ma première altercation et j’avais peur", explique le prévenu.

L'après-midi, les avocats se sont tour à tour exprimés. Vers 18h30, la présidente du tribunal correctionnel a rendu le délibéré. Oussama M. et Rahyan M. prennent 8 mois de prison ferme.

Emile P. est condamné à 15 mois de sursis simple. Son grand frère Cédric P. et son ami Thiago P. écopent de 12 mois de sursis assortis d'un sursis probatoire de 18 mois, avec 140 heures de TIG pour Cédric P.
Soufian K. prend 10 mois de sursis simple, et Steven G. écope de huit mois de prison de sursis simple. 

Les prévenus doivent verser 160 euros à la Caisse primaire d'assurance maladie, et pour préjudice moral, 3 500 euros au maire Jean-Claude Girard, 4 000 euros à l'autre personne agressée, Daniel T., 500 euros à l'épouse du maire et un euro symboloque à la commune d'Ouges.

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