Salon de l'agriculture : Connecting Food, l'application qui relie la ferme au supermarché bientôt en Côte-d'Or ?

La start-up Connecting Food, présente au Salon de l'agriculture a développé une application qui permet de retracer le parcours des produits alimentaires, de la ferme au supermarché. Un dispositif bientôt développé en Côte-d'Or ?

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Des écrans tactiles, des appareils connectés dernier cri, on pourrait croire être au CES de Las Vegas, le salon dédié au high-tech et au numérique, mais nous sommes au cœur du Pavillon 4, dans l’espace dit "innovation" du Salon de l’agriculture. Dans cet antre où la start-up nation est reine, Connecting Food, une structure qui permet aux consommateurs de retracer le parcours de leurs aliments, a reçu la visite d’une délégation de Côte-d’Or ce mardi 1er mars.

Pendant une petite dizaine de minutes, François Sauvadet, président du conseil départemental a écouté Maxine Roper, co-fondatrice de la plateforme, expliquer l’intérêt du concept. "On trace les produits alimentaires de la ferme au point de vente pour prouver l’origine des matières premières, comment elles ont été traitées, par qui", nous a-t-elle expliqué avant la venue de la délégation côte-d’orienne, présente dans le cadre de la journée dédiée au département.

Un QR à scanner pour obtenir des informations sur le produit

Concrètement, le consommateur peut scanner un QR Code sur l’étiquette du produit qu’il souhaite acheter en supermarché. Pas besoin de télécharger une application, une fenêtre s’ouvre directement sur son smartphone et lui donne accès à toutes ces informations. "Ça répond à l’envie des clients de savoir d'où viennent les ingrédients et au besoin des marques de montrer comment elles travaillent avec les fournisseurs". 91 % des consommateurs veulent en effet plus de transparence de la part des marques alimentaires selon une étude de Kantar réalisée en 2020.

Connecting Food, créée en 2016, est présente en Espagne, en Italie, aux Etats-Unis et en France. Ce sont au total 3 200 agriculteurs et 35 marques qui sont référencés sur la plateforme. En partenariat avec la Chambre d’agriculture de Côte-d’Or, le conseil départemental s’est saisi de la question de la traçabilité des aliments vendus en supermarché, d’où l’intérêt de François Sauvadet pour la start-up.

"On a besoin de rassurer le consommateur et de disposer d’outils qui nous permettent de suivre l’évolution d’un produit", décrit Vincent Lavier, président de la chambre. Le tout alors que la collectivité territoriale cherche à développer l’agriculture locale et à favoriser les désormais fameux circuits courts.

"Plus on sera dépendant des autres, moins on sera en sécurité alimentaire, milite Vincent Lavier. On entend que le consommateur a besoin d’être plus sûr dans son acte d’achat. Il faut lui donner des informations fiables pour faire en sorte que les circuits auxquels on croit se développent dans nos territoires".

Quelles garanties pour la fiabilité des informations ?

Afin d’assurer la traçabilité des produits alimentaires, Connecting Food récupère les informations directement collectées par les agriculteurs. "Elles proviennent de la ferme et de tous les partenaires présents sur la chaîne de la filière". Mais comment s’assurer de la véracité des données transmises ? "On a un module technologique basé sur les règles qui encadrent chaque métier de l’agro-alimentaire, répond Maxine Roper. Il évalue tous les jours l’ensemble des données collectées pour voir le respect du cahier des charges appliqués à chaque production"

On veut vraiment préserver ces données. C’est pour ça que la société a été créée en France, parce qu’il y a un corpus de loi qui les protègent. Et il y a une avance sur ce domaine-là en France.

Maxine Roper, co-fondatrice de la plateforme

La structure laitière "Juste et Vendéen" fait partie des clients de Connecting Food. Alors que nous discutons avec Maxine Roper, deux de ses membres présents à quelques mètres de nous viennent rejoindre la conversation pour promouvoir le dispositif. "Un agriculteur doit être transparent sur son travail pour une juste rémunération. Le consommateur veut savoir si les animaux sont bien traités, si c’est bon et si les agriculteurs sont payés", expliquent de concert Patrice Remaud et Guillaume Voineau. "Avec ça, tu ne peux pas tricher vu que c’est une autre structure qui certifie. C’est comme notre garant".

Connecting Food fait varier ses prix en fonction de la taille de son potentiel client. Chez "Juste et Vendéen", le financement des services de la plateforme passe par une augmentation du prix de la bouteille de lait d’un à deux centimes. Et sur une brique vendue 99 centimes, l’éleveur récupère 45 centimes.

La traçabilité devient donc un gage de sûreté pour le consommateur, mais aussi un vecteur de vente pour les marques. Dans l’espace réservé à Connecting Food, on ne peut éviter de remarquer la présence de produits de grandes firmes alimentaires comme Herta ou Géant Vert.

Avec la plateforme, on sait d’où vient ce que l’on achète, mais à la différence de Yuka, l’application qui permet de déterminer l’impact d’un produit sur sa santé, on n’a pas forcément de garanties supplémentaires sur la qualité de ce que l’on met dans son charriot. "À la fin, c’est le consommateur qui choisit et qui achète. Il fait son choix selon ses priorités à lui. On ne dit pas c’est bon ou pas bon comme Yuka", confie Maxine Roper.

Après la visite de François Sauvadet, impossible de dire si Connecting Food deviendra un partenaire du département. Simple indice, un "c’est plutôt intéressant", lâché par le président du conseil de Côte-d’Or à la fin de la présentation de la co-fondatrice de la plateforme. Vincent Lavier nous a confié de son côté que l’application pourrait être un outil "capable de nous rendre d’énormes services à l’avenir".

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