Témoignage. Ils vivent sans eau chaude ni chauffage depuis un mois : "on paie pour un service qu'on n'a pas"

Publié le Écrit par Auberi Verne et Marie-Charlotte Duluc

Depuis début novembre, les habitants d'un immeuble de Marsannay-la-Côte (Côte-d'Or) sont privés d'eau chaude et de chauffage. Et ce, malgré des dizaines de relances au bailleur social qui gère le bâtiment.

La formule du président de la République, "La fin de l'abondance", a été prise au pied de la lettre. Dans cet immeuble de Marsannay-la-Côte, au sud de Dijon en Côte-d'Or, les locataires sont vent debout contre Orvitis, le bailleur social en charge du bâtiment. Pour cause, depuis plus d'un mois, ils sont privés d'eau chaude et de chauffage. "On en a ras-le-bol, c'est invivable", s'agace Théo Limbardet, qui occupe un appartement avec sa compagne Manon et son fils Liam, âgé de trois ans. "On travaille tous les jours vivre dans un milieu confortable, et là on paie pour un service qu'on n'a pas !"

L'eau chaude rétablie après un appel de France 3... mais pas le chauffage

Le couple a pourtant tout essayé pour contacter Orvitis, avec plus de 80 appels au compteur selon le jeune homme - sans succès. Alors, vendredi 2 décembre, nous avons nous-mêmes essayé de joindre la société, qui a, cette fois, répondu. "Nous avons été informés par l'entreprise Dalkia [un prestataire, ndlr] que la chaufferie du bâtiment Orvitis, rue Gustave Eiffel à Marsannay-la-Côte, avait été remise en marche hier soir", a indiqué le bailleur. Et effectivement, dès le samedi matin, les locataires bénéficiaient à nouveau d'eau chaude. "Comme par magie", ironise Théo.

Mais le problème du chauffage persiste. Sans autre solution pour chauffer l'appartement, le couple a été contraint d'investir dans des radiateurs électriques et un poêle à pétrole. "Le matériel coûte 250 euros, à mes frais bien sûr", précise le jeune homme. Sauf que sans réel chauffage, le petit Liam enchaîne les afflictions. "Il est atteint de trachéo-bronchomalacie. Comme de l'asthme, mais plus grave", précise Manon. "Dès qu'il fait froid, il tombe malade et s'il est malade, on ne peut pas le mettre à l'école. Donc il faut trouver une solution de garde parce qu'on travaille. Ce qui devient très compliqué."

"C'est une entreprise qui n'assume pas ses responsabilités"

Depuis le mois dernier, le couple a donc décidé d'alterner entre son domicile et ceux de leurs parents. "Je ne veux pas les laisser dans le froid avec le petit", explique Fabienne, la maman de Théo. "C'est une situation inacceptable, ils paient un loyer, ils ne sont pas logés gratuitement ! Et ce n'est pas qu'eux, il y a tous les autres petits jeunes avec des bébés dans les appartements !" D'autres "petits jeunes", comme Christie, qui ont d'ailleurs pris une décision radicale. "Ce mois-ci, on ne paiera pas le loyer", affirme, énervée, cette maman d'un enfant en bas-âge. "Ils nous ont dit qu'ils lanceraient une procédure d'expulsion, mais tant pis."

L'absence de chauffage pourrait toutefois être à son tour réglée prochainement. Joint par téléphone ce dimanche 4 décembre, le prestataire Dalkia a reconnu des dysfonctionnements et a assuré faire le nécessaire, "dès lundi". Pour autant, la famille Limbardet n'exclut pas de faire appel à l'assistance juridique en cas de litige.

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