Vaches égorgées, à l'agonie, pendues par les pattes : L214 demande la fermeture immédiate de cet abattoir

Ce mercredi 24 juillet, L214 a dévoilé des images choquantes sur les conditions d'abattage des animaux à l'abattoir Bigard de Venarey-les-Laumes en Côte-d'Or, déjà épinglé pour des faits similaires en avril. L'association porte aujourd'hui plainte pour mauvais traitements, et demande la fermeture du lieu.

Des images qui font froid dans le dos. Des bovins égorgés, conscients, gesticulant dans tous les sens et des vaches pendues par les pattes, qui là aussi montrent des signes de conscience. Ces vidéos ont été tournées dans un abattoir de Venarey-les-Laumes, en Côte-d'Or.

Il y a quelques mois, l'association de défense des animaux L214 avait déjà publié une enquête avec des images toutes aussi choquantes, et qui provenaient également de cet endroit. On retrouvait là aussi des vaches égorgées sans être inconscientes. "Le 28 mai, sur 132 animaux abattus, 92 montrent des signes de conscience évidents au moment de leur mise à mort", avance L214.

"On voit des animaux qui tentent de se relever"

Une situation qui ne peut continuer pour l'association. Elle demande au préfet de Côte-d'Or la fermeture immédiate de l'abattoir. "Ces nouvelles images montrent que certaines infractions perdurent. Dans la loi, les animaux doivent être inconscients là où ils sont saignés. Là, on voit des animaux qui redressent le tronc, clignent des yeux et tentent de se relever", affirme Bérénice Riaux, chargée des enquêtes chez L214.

Depuis la première enquête, L214 affirme que cinq caméras de vidéosurveillance ont été installées par l'abattoir à l’extérieur des bâtiments. "Cela montre clairement la préoccupation du groupe Bigard de surveiller les allées et venues plutôt que les pratiques de mise à mort des animaux", déclare l'association. L'abattoir avait récemment fait parler de lui lors de l'épisode de la rue inondée de sang.

"Il y a une grande frustration"

L214 porte plainte pour mauvais traitements contre le groupe Bigard, propriétaire de l'abattoir, ainsi que son PDG Jean-Paul Bigard. L'association remet en cause également les services de l'État. "La préfecture a tout de suite diligenté le responsable vétérinaire sur place. Il y a eu une visite suivie d’un audit du référent national abattoir qui a duré deux jours. Nous n’avons eu aucun rapport de ces inspections, l’abattoir a continué et aujourd’hui, on a ces images qui montrent que les infractions sont toujours là."

Il y a quelque chose qui cloche, vu le nombre d’infractions systématiques et évidentes.

Bérénice Riaux

Chargée des enquêtes chez L214

L'association attend plus de la part de la préfecture et du ministère de l'Agriculture. "Il y a une grande frustration et un énervement face à l’inaction des services vétérinaires de l'État. On a entamé un recours contre les services vétérinaires de la préfecture de Côte-d’Or pour manquement à sa mission de contrôle. Et ça ce n’est pas normal, ils ont pour mission de protéger les animaux en abattoir. Il y a quelque chose qui cloche, vu le nombre d’infractions systématiques et évidentes."

Contactée, la préfecture de Côte-d'Or rappelle que la justice est saisie du dossier. "Suite à la précédente vidéo diffusée en avril dernier par L. 214, une inspection approfondie avait été menée à la demande du préfet et l'entreprise avait été mise en demeure de prendre un certain nombre de mesures correctives. Un contrôle effectué en mai dernier par les services de la direction départementale de la protection des populations de Côte-d'Or a permis de constater que les mesures demandées ont bien été mises en place par l'exploitant. La nouvelle vidéo diffusée par L. 214 est en cours d'analyse."

Le groupe Bigard n'a pour le moment pas répondu à nos sollicitations.

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