Le jugement a été rendu dans le procès de l'élevage de porcs des Tremblats II, à Annay-sur-Serein (Yonne). La structure a été condamnée à payer 1 000€, une "peine dérisoire", selon L214. Un ancien salarié de l'entreprise avait dénoncé les agissements barbares de son ex-employeur, en août 2021.
Le tribunal judiciaire d’Auxerre a condamné l'élevage de porcs des Tremblats II, à Annay-sur-Serein (Yonne), à verser une amende de 1 000€, jeudi 11 avril, pour maltraitance animale. L'association L214 a immédiatement réagi et dénoncé une "banalisation de la violence dans l’élevage intensif", dans un communiqué transmis le 11 avril.
En août 2021, un ancien salarié de l'élevage, nommé Grégory, avait révélé les violences perpétrées au sein de l'établissement. La structure mise en cause héberge 1 800 truies et travaille pour le groupe Provent-SDRP, basé en Savoie. Son témoignage, réalisé à visage découvert, avait été relayé par L214.
"Nous sommes révoltés"
Des images insoutenables, montrant les salariés de l'entreprise donnant des coups de tournevis aux bêtes, le "massacre d'une truie défoncée à coups de masse, qui a agonisé toute une nuit avant d’être achevée au fusil le lendemain", le claquage des porcelets, la castration par "déchirement des tissus"...
"Nous sommes révoltés par ce grand écart entre la gravité des infractions, les sanctions prévues par les textes et la petite tape sur les doigts que constitue l’amende (avec sursis !)", s'insurge Brigitte Gothière, cofondatrice de L214, dans le communiqué.
Selon la législation, le fait, pour un professionnel, d’exercer ou de laisser exercer sans nécessité des mauvais traitements envers des animaux placés sous sa garde est puni d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende.
Mettre fin à l'élevage intensif
"Le modèle d’élevage intensif est parvenu à normaliser la violence envers les animaux dans les élevages, poursuit la responsable. Cette course effrénée à la production de viande, ce sont les animaux qui la paient au prix fort."
L'association exhorte l'État et l'agro-industrie à "faire évoluer le modèle alimentaire français" de toute urgence. "Réduire de 50 % le nombre d’animaux tués d’ici 2030 est un objectif concret, réaliste, et bénéfique pour tous."
L'élevage d'Annay-sur-Serein n'est pas un cas isolé en Bourgogne. Un abattoir Bigard situé à Venarey-les-Laumes (Côte-d'Or) a été accusé par L214 de maltraitance animale, mercredi 10 avril, en raison des abattements "rituels", pratiqués sans étourdissement des bêtes.