Côte-d’Or : pourquoi certains producteurs de cassis sont-ils inquiets et d’autres non ?

Après une année 2019 très difficile pour les producteurs de cassis, à cause de la sécheresse, l'année 2020 sera-t-elle meilleure ? Eh bien, cela dépend. Certains voient leur récolte griller au soleil alors que d’autres sont très contents du rendement !
 

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Jacques Brocard, producteur de cassis à Colombier, en Côte-d'Or, est inquiet. Cette année, ses 35 hectares devraient produire seulement 50 tonnes de cassis, soit deux à trois fois moins de fruits que d’habitude. 

Pour l’agriculteur, c’est le climat qui est en cause. "Les fortes températures de la semaine dernière ont fait confire des grains, alors que sur la même branche on trouve aussi des baies vertes car la maturité générale du plant n’a pas été atteinte", explique-t-il.
Cette année médiocre vient s’ajouter aux sécheresses des deux dernières années, notamment celle de 2019 qui a été particulièrement forte. 

Sur ses parcelles, de nombreux pieds de cassis ne produisent plus et meurent à cause des stress hydriques répétés.

"Ça démoralise. C’est mon outil de production que je suis en train de perdre, que je vois griller, cuire au soleil", se désole-t-il. Jacques Brocard craint déjà de devoir réduire de moitié le nombre de ses saisonniers.



 

A une vingtaine de kilomètres de là, à Concoeur, sur les hauteurs de Nuits-Saint-Georges, d’autres producteurs sont plus optimistes.
C’est le cas de Sylvain et Isabelle Olivier, qui cultivent les petits fruits pour en faire des confitures, des boissons, du ketchup…  

"Déjà l'an dernier, on avait fait une récolte correcte avec suffisamment de stock pour tenir une année et approvisionner tous nos clients. Pour nous, cette année 2020 s'annonce encore mieux que 2019 et on est très contents", se réjouit Sylvain Olivier.
 

Alors, comment expliquer une telle différence de récoltes dans la même région ? 

Pour Camille Olivier, qui gère la Ferme Fruirouge avec ses parents, cela tient à deux facteurs importants : "le premier, c’est le choix qu’ont fait mes parents de passer à l’agriculture biologique. Le système racinaire est plus développé et les pieds de cassis font face à toutes les perturbations qui peuvent arriver au printemps comme le gel". 

Le deuxième facteur, ajoute-t-il, c’est l’exposition de la parcelle. "Ici, les parcelles sont nord-sud, ce qui permet une bonne circulation de l’air entre les rangs. Et puis, il y a aussi un système d’ombre portée qui est intéressant : le soleil se lève à l'est et se couche à l'ouest, donc les cassis situés là sont protégés le matin par l’ombre portée du feuillage et inversement l’après-midi. Résultat : cela permet une maturité plutôt homogène. Les baies de cassis n’ont pas pris plus de 10 à 12 heures de soleil et ont le temps de grossir et de mûrir à leur rythme."

 



Pour Camille Olivier, si la récolte de 2019 avait été un peu compliquée à cause de la chaleur, celle de 2020 s’annonce plutôt bien. "Les branches sont bien chargées, il y a eu une belle floraison. On a des températures relativement douces. Je suis très content du rendement et du volume. A Concoeur, petit village des Hautes Côtes, on est en altitude, on a toujours 4 à 5 jours, voire une semaine de retard par rapport à des cassis sur la côte viticole ou sur la plaine." 
 

"Pour le moment tout se passe bien. Il faut attendre que le cassis continue de mûrir tranquillement. Je suis la 6e génération de paysans à Concoeur à faire du cassis et je n’oublie pas que mon grand-père faisait sa récolte autour du 14 juillet."

Camille Olivier, de la Ferme Fruirouge. 





 
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