Pour permettre aux Français de fêter Noël en famille, le gouvernement avait un peu relâché la bride en levant le couvre-feu pour la soirée du 24 décembre. Mais dans le même temps, il a multiplié les appels à la prudence. Que disent les chiffres de l'épidémie de Covid-19 après la période des fêtes ?
La période des fêtes de fin d'année a-t-elle été l'occasion d'un nouveau rebond de l'épidémie de Covid-19 ? Les rassemblements familiaux pour Noël inquiétaient le gouvernement qui, même s'il avait levé le couvre-feu pour le 24 décembre, avait multiplié les appels à la prudence.
Il était notamment conseillé de veiller au respect des gestes barrières et à être maximum six autour de la table. Les fêtes sont désormais derrière nous et il est possible de dresser un premier bilan sur l'épidémie dans notre région.
Un nombre de cas positifs plutôt stable
Le taux d'incidence, qui mesure le nombre de cas positifs pour 100 000 habitants, semble rester à un niveau plutôt stable dans notre région. Selon les données diffusées par Santé publique France, et calculées sur sept jours glissants, il s'élevait à 259 le 23 décembre. Le 4 janvier, ce taux est mesuré à 258,6.
Mais il reste à un niveau très élevé. La Bourgogne-Franche-Comté est toujours la région dans laquelle le taux d'incidence est le plus fort de France. À titre de comparaison, à la même date du 4 janvier, il était de 153,5 au niveau national, quasiment 100 points de moins.
Des mesures ont déjà été prises pour tenter de freiner encore plus l'épidémie, avec un couvre-feu à 18h dans six des huit départements de notre région. Les départements de l'Yonne et de la Côte-d'Or, jusqu'ici épargnés par cette mesure, pourraient bientôt être concernés.
La situation est différente selon les départements. C'est dans le Jura que l'on rencontre les chiffres les plus élevés. Le taux d'incidence y est de 346,3 au 4 janvier. "Les fêtes de fin d’année ont eu un impact fort sur une reprise épidémique réelle dans le Jura. Le nombre de patients positifs a augmenté de près de 50% sur la première semaine de janvier par rapport à la semaine précédente", a indiqué ce vendredi 8 janvier le préfet du Jura, David Philot.
Il faut qu'on maîtrise davantage notre diffusion du virus, et vraiment, maintenant qu'on mette un coup d'arrêt. On est sur une pente très inquiétante.
Il faut malgré tout regarder les chiffres de dépistage avec précaution, car les Français ont été nombreux à se faire tester avant les fêtes. 136 000 tests ont été réalisés dans les sept jours avant Noël dans notre région, alors que la semaine précédente, on en comptait qu'un peu plus de 77 000. De quoi légèrement fausser les résultats.
L'émergence de nouveaux variants du virus, plus contagieux, inquiète également. Le variant britannique est notamment surveillé de près. "Les laboratoires ont pour consigne quand ils identifient une personne revenant d'Angleterre ou en contact avec celle-ci de transmettre le prélèvement à un centre de référence national qui recherche la nature du virus qui a été prélevé", précisait sur notre antenne le 6 janvier Pierre Pribile, le directeur général de l'Agence régionale de santé de Bourgogne-Franche-Comté. Pour l'instant, aucune contamination liée à ce variant n'a été repérée dans notre région. "Mais cela ne veut pas dire qu’il ne circule pas déjà".
Le Nouvel An et le retour à l'école et au travail auront-il une conséquence plus importante sur les chiffres de l'épidémie ? Il est encore trop tôt pour le dire. Les derniers chiffres communiqués par les autorités sanitaires s'arrêtent aux tests réalisés entre le 29 décembre et le 4 janvier.
Toujours une forte pression sur l'hôpital
Il y a toujours un décalage entre le nombre de cas positifs détectés et la situation dans les hôpitaux. "La durée moyenne entre l’infection et l’hospitalisation est de 11 jours", précisait le conseil scientifique dans une note datée du 26 octobre dernier (PDF).
Pour des contaminations survenues à Noël, ce décalage nous amène à se concentrer sur les chiffres postérieurs au 5 janvier. Le recul est donc limité sur les chiffres de ces tout derniers jours, mais on n'y observe pour l'instant pas de flambée de nouveaux cas. Le 6 janvier, les hôpitaux de notre région ont ainsi enregistré 115 nouvelles hospitalisations, et 124 le 7. C'est un rythme élevé mais qui se rapproche de celui rencontré les jours précédents.
Le nombre de patients accueillis simultanément dans les hôpitaux de Bourgogne-Franche-Comté pour Covid-19 reste à un niveau très élevé, sur un plateau autour de 1 800 hospitalisations. Lors de la première vague de l'épidémie, après un pic mi-avril à 1 380 hospitalisations simultanées, la pression sur l'hôpital avait progressivement baissé. La deuxième vague ne suit pas du tout la même tendance dans notre région.