La pratique de la pêche à l'aimant conduit à des découvertes parfois surprenantes. Dans le département du Doubs, les policiers et une équipe de déminage ont été mobilisés après une prise inattendue dans le lit de la rivière.
Le lit de nos rivières recèle bien des objets inattendus. Le 30 août, à Valentigney dans la rivière le Doubs, "deux adolescents sortaient de l’eau grâce à un puissant aimant un morceau métallique rouillé, présentant les caractéristiques d’un obus. Les deux jeunes ont tenté d'ouvrir l'objet en le jetant au sol" relate la police nationale du Doubs.
Mercredi 1er septembre, bis repetitita à Besançon cette fois-ci. Un jeune homme pêchait deux engins similaires à des obus, d’une dizaine de kilogrammes chacun. Sans aucune protection, il les rapportait à son domicile, précise la Police.
Des obus peuvent encore être dangereux
Dans les deux cas, les services de déminage ont été sollicités et sont intervenus. Tout est bien qui finiT bien, pas de blessé. Mais la police veut sensibiliser aux dangers de cette pêche.
"Désireux de lutter contre la pollution ou avides de découvertes originales, les adeptes de la pêche magnétique sont de plus en plus nombreux, et de plus en plus jeunes. Il importe de rappeler qu’en dépit d’un vaste travail de déminage opéré sur le territoire français à l’issue des deux guerres mondiales, des munitions se trouvent toujours enfouies ou dans les cours d’eau. La pratique de la pêche magnétique expose les amateurs à de graves blessures. En effet, les munitions oxydées présentent des risques d’explosion, aux conséquences qui peuvent être dramatiques, si les engins ne sont pas désamorcés rapidement. L’impact entre l’aimant et l’obus ou sa sortie de l’eau peuvent en effet entraîner une détonation ou un risque d’inflammation ou de contamination par un agent toxique selon le type d’obus" prévient le commissariat de Besançon.
La police déplore que la pêche à l'aimant détourne parfois de leur vocation première des effectifs en urgence et parfois de nuit. En Franche-Comté, les démineurs descendent en général de Colmar où ils sont basés. ) La procédure d'intervention des démineurs n'est pas clôturée. A l'issue, on devrait savoir si cette pêche miraculeuse était bien constituée d'obus !
Quelle est la réglementation de la pêche à l'aimant ?
Dans le Doubs, la pêche à l'aimant est autorisée, mais soumise aux règles encadrant la détection d’objets enfouis, à savoir que :
- Sur les terrains privés (forêts, puits, étangs...), l'autorisation du propriétaire est requise et, si la recherche concerne un objet intéressant l'histoire, la préhistoire, l'art ou l'archéologie, une demande d'autorisation doit obligatoirement être adressée à la Préfecture.
- Pour les cours d'eau, lacs, fleuves, rivières et canaux, l'autorisation de l'Etat, propriétaire des biens sous-marins, est requise.
- Les personnes réalisant des prospections sans autorisation requise commettent un délit et sont passibles d’une amende de 7 500 €.
- En cas de découverte de munitions (obus, grenades…), d’arme ou d’engin suspect, contactez immédiatement le 17. Ne manipulez pas l’objet.
► En savoir plus sur la réglementation de la pêche à l'aimant
Sur le département de la Haute-Saône, cette activité a été interdite par arrêté préfectoral le 13 juillet dernier. Renseignez-vous si la pêche à l'aimant est autorisée dans votre département avant de vous lancer.