Entre 10 et 20 personnes se sont réunies sur le parvis de l’hôpital Jean-Minjoz de Besançon, ce vendredi 4 février. Le collectif Inter-Hôpitaux veut attirer l’attention du public sur le manque de personnel.
Comme dans le reste de la France depuis mi-décembre 2021, les salariés de l’hôpital Jean-Minjoz de Besançon (Doubs) se sont mobilisés pour la première fois. Ils étaient accompagnés d’employés du centre de long séjour de Bellevaux et du centre hospitalier spécialisé de Novillars (Doubs), mais aussi d’usagers. Le collectif Inter-Hôpitaux redoute les conséquences du manque de personnel dans leurs établissements.
Du personnel difficile à trouver
"L'hôpital public se meurt et il risque tout simplement de disparaître", clame au micro Leslie Casenove. Pour cette infirmière au service de soins intensifs du CHU de Besançon, la situation est grave. Son service compte 7 infirmières et 6 aides-soignantes, et il fait face à des manques de personnel. "Dans mon secteur, nous devrions fonctionner avec 4 infirmières et 3 aides-soignantes par jour. En réalité, il nous arrive régulièrement de devoir nous organiser avec 3 infirmières et 2 aides-soignantes par jour", explique celle qui est aussi représentante syndicale Sud-Santé.
Après ce petit discours devant la vingtaine de personnes présentes, une minute de silence est respectée. Pour Marc Paulin, infirmier en pneumologie, l’action est symbolique : "Ce que nous voulons rappeler, c’est qu’il y a 16% d’absentéisme à l’hôpital de Besançon et que certains services doivent tourner avec 25% de personnels en moins. C’est sans compter le problème des postes vacants, disponibles mais non-pourvus car il est difficile de trouver des candidats".
Des postes non-pourvus
Selon ce représentant syndical Sud-Santé de l’hôpital de Besançon, "250 à 300 postes ne sont pas pourvus". C’est le cas dans les services infirmiers par exemple : "Depuis plus d’un an, il est difficile de trouver des candidats. La direction des ressources humaines nous indique que les possibilités de recrutement sont nulles car personne ne tape à la porte de l’hôpital pour venir y travailler. L'activité doit pourtant reprendre mais les effectifs sont épuisés et ils manquent".
Il y a pourtant urgence, d'après lui : "Il y a 25% d'opérations et 20% de diagnostics de cancers en moins". Il estime que la situation ne devrait d’ailleurs pas s’améliorer : "Les 60% de la promotion d'infirmiers et infirmières qui vont sortir fin juillet des IFSI [NDLR : Institut de formation en soins infirmiers] viennent d'autres régions et vont repartir chez eux. Les 40% restants qui sont susceptibles de revenir veulent aller partout et disent qu’ils n’iront à l’hôpital que s’ils n’ont pas d’autre choix".
Les personnels mobilisés comptent continuer à respecter cette minute de silence tous les vendredis à 14 heures 10. Ils prévoient aussi d'autres actions le 8 mars et le 7 avril prochain, à trois jours du premier tour de l'élection présidentielle.