Francis Weill est décédé à l'âge de 85 ans dimanche dernier. Ses obsèques se sont déroulées ce mardi 21 août à Besançon au cimetière israélite de Besançon en présence d'une foule émue et recueillie.
C'est au sein de ce petit bout de terre d'Israël que plusieurs hommages ont été rendus à Francis Weill, homme de foi et d'engagement. A l'ombre des conifères du cimetière de la rue Anne Franck à Besançon. de nombreux Bisontins mais aussi des Strasbourgeois et des habitants de Malbuisson ont entouré la famille et les proches de Francis Weill. Un moment emprunt de tristesse mais aussi de joyeux souvenirs relatés avec humour, en particulier par sa fille. Au fur et à mesure des interventions, toute la richesse de la personnalité de Francis Weill se révélait. Un des rabbins de Strasbourg a brillamment rappelé l'absence de référence à la mort dans le Kaddish, la prière que les Juifs récitent justement lors des enterrements. La vie, d'abord et avant tout.Et la vie de Francis Weill était particulièrement "vivante". Né en 1933 à Strasbourg, petit-fils de rabbin et fils de médecin, Francis poursuivit ces deux voies : la science et la religion. Professeur d’imagerie médicale au Centre hospitalier Universitaire de Besançon, Francis Weill a été un pionnier de l’échographie abdominale. Une discipline qu'il transmettra lors de nombreuses conférences internationales et dans plusieurs ouvrages. Président de la Commission Médicale d'Etablissement, Francis Weill s'impliqua dans la vie de l'hôpital bisontin. Lors des obsèques, un des intervenants salua l'humanité de l'homme de médecine : "Tu m'as appris la dignité du malade, ce que l'on n'apprend pas lors de nos longues études". Le médecin publia de nombreux ouvrages professionnels mais aussi sur l'étude des textes religieux des trois religions monothéistes.
Une humanité forgée par la tradition familiale. Son grand père, le Grand Rabbin Ernest Weill, est connu pour avoir favorisé le renouveau des études juives dès la fin du XIXème siècle. Son père, le docteur Joseph Weill, sauva des enfants juifs pendant la guerre. Francis emprunta le chemin tracé par son père en poursuivant son engagement dans l'association des amitiés judéo-chrétiennes. Avec le catholique Yves Calais, décédé le 20 janvier dernier, ces hommes construisirent un dialogue inter-religieux particulièrement fructueux. Et c'est Pierre-Emmanuel Panis, le pasteur de l'Eglise protestante unie de Besançon qui rappela les nombreuses actions entreprises par ses amis juifs et chrétiens : soirée annuelle de psaumes chantés, émissions de radios sur RCF, conférences. Francis Weill a également été longtemps responsable du CRIF en Franche-Comté, avant de s'éloigner de l'association.
Evoqué Francis Weill c'est aussi "lever les yeux vers la montagne". Des douces pentes jurassiennes à l'aridité des glaciers, Francis Weill aimait ce sport exigeant et apaisant. Un "univers lumineux" qu'il partageait aussi avec sa fille. Le voici, au delà des sommets.