Une centaine d'habitants se sont réunis ce vendredi 2 septembre, quartier Planoise, à Besançon. Cela fait suite à la récente fusillade de la rue de Fribourg. Les habitants concernés réclament de toute urgence le retour à la tranquillité.
Une centaine de personnes réunies devant le centre Nelson-Mandela, à Besançon (Doubs), pour réclamer la paix ! Ce vendredi 2 septembre, des habitants du quartier de Planoise ont organisé un rassemblement pour dire stop à la violence. C'est leur réponse à la dernière fusillade survenue fin août, au cours de laquelle deux jeunes ont été gravement blessés.
Solidarité, colère et dépit
« Ça fait 38 ans que je vis ici, je suis née ici ! Maintenant, on ne sait plus à qui on a à faire. Avant, tout le monde était avec tout le monde, se disait bonjour. On n’était pas aussi méfiant qu’aujourd’hui », se désole Ludivine. Pour cette mère de 4 enfants, la tristesse se lit autant que la colère, sur son visage. « Je voulais être là, pour témoigner ma solidarité. Ma fille de 16 ans était dans la même classe que "Zizou", l’un des deux garçons touchés. Que ça soit lui ou une autre personne, ça me choque : c’est un enfant ! Même si c’était un autre humain, tout cela n’est pas du tout normal. Tout ce qu’on veut, c’est la paix, que tout ça s’arrête ! C’est toujours la même rue qui est citée, la rue de Fribourg », assène l’agent des services d’hôtellerie en hôpital.
Ce sentiment de désarroi est partagé par cette autre habitante du quartier. Elle fait partie du collectif d’habitants à l’origine du rassemblement. Elle tient à rester anonyme, tant le climat n'est plus serein. « C’est le ras-le-bol, la dépression. On n’a plus de vie. Dès qu’on a fait les courses, on rentre au plus vite chez nous ! Les tirs des semaines précédentes déjà, ça montre bien qu’on est en danger. Sans compter que ça grouille d’enfants ici, dans les rues ! », s’époumone la femme.
Elle réclame des mesures plus fortes aux pouvoirs publics : « Pourquoi ne pas ouvrir un commissariat permanent rue de Fribourg ? On sait aussi que le terrain de sable qui est à côté du quartier est le repaire des toxicomanes qui viennent s’approvisionner. Ce terrain, quand est-ce qu’on en fait un vrai terrain de football en synthétique, pour les enfants ? »
La demande d’actions plus fortes de la part de l’Etat
Pour la mairie de Besançon, il y a une réelle urgence à agir. La maire de la ville « et pratiquement tout le conseil municipal » a fait le déplacement, selon elle. « Je vais faire un recours contre l’Etat, pour non-protection de la population. Je suis très satisfaite du travail fait avec la police, mais c’est encore insuffisant. S'il y a du trafic, c'est qu'il y a des consommateurs : il faut donc agir maintenant sur la consommation. Il faut aussi une prise de conscience de leur part : les gens qui consomment participent à ce trafic-là. C'est dramatique que la jeunesse se fasse happer par ces trafics », s'indigne Anne Vignot, maire (Europe Ecologie-Les Verts) de Besançon.
Même chose pour le député de la 1ère circonscription du Doubs Laurent Croisier (Mouvement Démocrate). Pour le parlementaire, lui aussi présent, il faut commencer par « ouvrir le commissariat situé place Cassin sur des horaires plus larges ». Il préconise aussi d'agir en amont, « en attribuant plus de moyens pour l'éducation et la formation professionnelle ».