Besançon : face à la contagion des variants, la ville alerte et pourrait fermer des écoles et accueils périscolaires

À Besancon (Doubs), la situation sanitaire se tend dans les écoles. Plusieurs classes risquent de fermer prochainement, en raison de la hausse de la circulation et des contaminations aux variants sud-africains et brésiliens de la Covid-19.

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900 enfants placés à l'isolement depuis le début du mois de mars à Besançon

À Besançon, la situation quant à la propagation des variants de la Covid-19 est délicate. Au 16 mars, vingt classes sont actuellement fermées dans treize écoles primaires et maternelles de la commune.

Depuis début mars, près de 900 enfants ont été placés à l'isolement. Rien que pour le groupe scolaire Fourier, dans le quartier de Planoise, les cours sont suspendus dans cinq classes.Des décisions prises par les services de l'Education Nationale, pour cause de contaminations aux coronavirus. Même chose aussi, à l'école maternelle Helvétie, où il s'agit cette fois de l'accueil périscolaire qui n'est pas assuré. Selon un parent d'élève interrogé ce 16 mars, c'est une animatrice de la cantine qui aurait été contaminée par le variant sud-africain, générant ainsi plusieurs cas contact. Conséquence, impossible d'assurer l'accueil matinal et la cantine pour les élèves, pendant deux jours.

De nouvelles fermetures possibles au primaire et dans les périscolaires

Dans un communiqué publié lundi 15 mars en fin de journée, la ville de Besançon explique faire "tout (son) possible pour maintenir un service éducatif le moins dégradé possible". Elle redoute tout de même de "fermer des écoles et des accueils périscolaires" dans les jours qui viennent. Raison invoquée : "l'impossibilité de pouvoir remplacer tous les personnels qui assurent le bon fonctionnement des écoles et sont atteints par le virus ou cas contacts". Jeudi 11 mars, 80 agents des écoles et 115 animateurs périscolaires ont dû être remplacés. 

Dans les écoles, certains enseignants s'étonnent sur l'absence d'une prise en compte particulière. "On a l'impression que les décisions de fermeture de classes se font non pas en fonction de la santé, mais par rapport au besoin de maintien des écoles ouvertes. Est-ce que la sécurité des personnels et des usagers en milieu scolaire est vraiment la priorité ?", s'interroge Karine Laurent, professeure des écoles et représentante dans le Doubs du syndicat SNUIPP-FSU.

L'enseignante soulève de plus un paradoxe : "Nous sommes pour le fait que les écoles restent ouvertes. Il le faut autant que possible, dans l'intérêt des enfants. Mais dans les faits, on se rend compte que ces lieux sont moins protecteurs que les autres lieux collectifs. Depuis le 15 septembre 2020, les autorités de santé ont décidé qu'à l'école, il n'y a pas de cas contact. Si on détecte une contamination, les autres personnes dans l'environnement proche d'une personne atteinte de la Covid-19 ne sont pas considérées à risque. Avec cette logique, cela amène forcément à dire que le nombre de cas est bas, et qu'on dise que les écoles sont peu à risque". 

Les professeurs des écoles maternelles ne sont pas considérés à risque, d'après le ministère de l'Education Nationale du fait de l'obligation pour eux de porter un masque grand public ou un masque chirurgical.

Le risque est pourtant important, si l'on en croit les dernières statistiques sur les contaminations, à Besançon. Le taux d'incidence continue à croître rapidement, dans la métropole bisontine. Entre le 6 et le 12 mars, il oscille entre 250 et 500 cas en moyenne pour 100.000 habitants. Ce n'est guère mieux, pour le taux de positivité : entre 5 et 10% des tests effectués dans la ville ressortent positifs à la Covid-19, sur cette même période. Parmi ces tests positifs, 12% le sont aux variants sud-africain ou brésilien. C'est pourquoi cette situation sème aussi l'inquiétude dans les collèges et les lycées. 

Crainte d'une hausse de contaminations en collèges et lycées

Dans les collèges et les lycées, il est difficile d'appliquer les mesures sanitaires. "On nous explique qu'il faut aérer les locaux : ce que les décideurs ne comprennent pas, c'est que c'est impossible, dans certaines salles de cours. Les fenêtres sont parfois condamnées ou ne s'ouvrent qu'à moitié. On nous parle aussi de distanciation sociale, mais ça n'est pas possible dans la plupart des établissements, sauf à ne faire venir que la moitié des collégiens. Mais le rectorat nous interdit de faire cours en demi-groupes", déplore Nathalie Faivre, professeure et représentante du syndicat Snes. 

La représentante syndicale clame que la tendance est au maintien des enseignements, à tout prix. "Le recteur indique qu'il laisse les chefs d'établissement agir au niveau local. Dans les faits, ils ont de grosses pressions, pour que les cours se poursuivent pour les Terminales. Sans compter les pressions des parents, pour la reprise des cours des Seconde et des Première", justifie la professeure.

Elle pointe aussi d'autres incohérences. Selon Nathalie Faivre, "un professeur ne peut pas être cas contact d'un élève contaminé, mais ses camarades le sont". Même chose au quotidien, avec ses collègues. "Pour nous professeurs, il n'y a pas de limite du nombre de personnes en salle des professeurs ou à la cantine. Mais nous pouvons tout de même faire des réunions à six maximum. L'impression qu'on a, c'est qu'on nous envoie au boulot, sans réelle réflexion pour nous protéger", d'après la représentante de ce syndicat de professeurs en collèges et lycées.  

Ce n'est sans doute pas la tendance dans le département qui va rassurer la professeure. Dans l'ensemble du Doubs, trente-sept classes étaient fermées au jeudi 12 mars.

 

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