"Comme deux mois d'affluence en plus" : grâce à Monet, la fréquentation du musée des Beaux-Arts de Besançon a explosé

Dimanche 2 juin, le musée des Beaux-Arts de Besançon (Doubs) fêtait le dernier jour de présence du Déjeuner sur l'herbe, célèbre tableau de Claude Monet. Prêtée par le musée d'Orsay depuis fin février, la toile a fait bondir la fréquentation du lieu.

Temps pluvieux, temps malheureux ? L'adage ne se vérifie pas forcément partout. Et encore moins ces dernières semaines au Musée des Beaux-Arts de Besançon (Doubs). Depuis le 24 février dernier, les lieux accueillent un visiteur prestigieux : le fragment central du Déjeuner sur l’herbe, tableau à la renommée internationale peint par Claude Monet, réalisé entre 1865 et 1866.

Un don du Musée d'Orsay, pour célébrer les 150 ans de l'impressionnisme, courant artistique auquel appartenait Monet. Et le moins qu'on puisse dire, c'est que l'équipe du musée a réussi son coup. "Ce tableau a ramené beaucoup de nouveaux visiteurs, c'est vrai" se réjouit Laurence Madeline, directrice des musées des Arts et du Temps de Besançon, au micro de nos journalistes Emmanuel Deshayes et Aline Bilinski.

C'est presque 8 000 entrées supplémentaires par rapport à l'an dernier. Ça représente le nombre de visiteurs qu'on a environ sur deux mois. C'est comme si on avait eu un 13e et un 14e mois d'ouverture.

Laurence Madeline,

directrice des musées des arts et du temps de Besançon

Un succès symbolisé par ce dimanche 2 juin, la dernière journée où il était possible de voir l'œuvre de Monet à Besançon. "Il est tout simplement magnifique", "c'est une œuvre majeure", les superlatifs n'ont pas manqué et les visiteurs du musée des Beaux-Arts en ont profité jusqu'au bout.

Ramener Courbet en Franche-Comté

"Quand ils voient le tableau, les gens sont émus" confie Julie Autard, chef du service développement culturel aux musées des Arts et du Temps. "Il est très grand, souvent, on ne s'y attend pas. Il embrasse vraiment le regard". Autre clin d'œil, qui a fait partie des arguments avancés par la direction du musée pour obtenir le prêt : la présence du local de l'étape, Gustave Courbet, sur la toile de Monet.

C'est une autre manière de voir Gustave Courbet, un artiste de chez nous à la renommée internationale. Et on a disposé le tableau de manière à ce que Courbet fasse face à ces propres œuvres, que nous exposons en temps normal.

Laurence Madeline,

directrice des musées des arts et du temps de Besançon

Pour cette dernière journée de présence, la municipalité de Besançon avait voulu marquer le coup en organisant différentes animations pour petits et grands. Et si la pluie a malheureusement fait annuler le grand pique-nique imaginé par la mairie en hommage au tableau, les visiteurs ont répondu présents, avec 2 851 entrées au musée des Beaux-Arts.

Permettre à tous d'avoir accès aux grandes œuvres

"On voit des petits, des grands, des gens venus de tous les quartiers de Besançon. Ce brassage, ce grand échange, c'est une joie très forte" reprend Laurence Madeline. "Faire venir des œuvres mythiques comme celle-ci, ça permet à tous les publics d'avoir accès à des toiles sans aller à Paris, car tout le monde ne peut pas se permettre d'aller au Louvre ou à Orsay. L'art doit être une richesse commune" complète Julie Autard.

Une opération qui appelle d'autres prêts dans les années à venir ? Sans doute, la direction voyant dans ces arrivées de tableaux iconiques une manière de dynamiser son musée. Malgré la pluie, ce dimanche aura donc été réussi. Un petit rayon de soleil, aussi, dans le ciel du musée bisontin, qui vit actuellement un conflit social opposant la directrice à son personnel.