Coupe de France : sept divisions d'écart entre le Besançon Esperance et le FC Sochaux, "c'est même dix mondes qui nous séparent"

Besançon Espérance, le club de foot fondé il y a quelques mois par des copains, va recevoir les professionnels du FC Sochaux ce samedi 12 octobre au stade Léo Lagrange de Besançon (Doubs) pour le 5ᵉ tour de la Coupe de France. Les billets sont mis en vente à partir de ce mercredi 9 octobre.

On pourrait dire que le match est plié, qu'il n'y a pas d'enjeu mais... c'est la Coupe de France de football, sa magie et ses coups de Trafalgar. Samedi 12 octobre, Mustapha Louhkiar va gérer son entreprise comme d'habitude. Puis il ira au stade Léo Lagrange de Besançon (Doubs). Pas dans les gradins, mais sur le terrain. Comme ses copains, il va enfiler le maillot lavé à la maison et joué un match “inespéré”.  

L’équipe senior de Besançon Espérance, classée en Départemental 2, va faire son entrée sur une pelouse réservée d'habitude aux semi-pros du Besançon Football et du Racing, les deux clubs en National 3 de la capitale comtoise. 

La Coupe de France, c’est de la chance !

Mustapha Louhkiar, entraîneur du Besançon Esperance

Les petits poucets de ce 5ᵉ tour de la Coupe de France reçoivent le club le mieux classé de la Franche-Comté, le mythique FC Sochaux-Montbéliard. Même en National, même plombé par des résultats décevants, le club fait toujours rêver ! Cette rencontre, c’est un grand écart ! Lors du tirage au sort le 1ᵉʳ octobre à Beaune (Côte-d'Or), les deux représentants du club bisontin n’en revenaient pas ! “Je n’ai même pas de mot, c’est que du plaisir ! ” C’était à la toute fin du tirage au sort de ce 5e tour. Un coup de chance ! Il ne restait qu’un petit papier à déplier. 

On voit sur les visages la joie, mais aussi comme un grand vide... Pour ce club sans siège social, avec un budget riquiqui, il va falloir assurer côté organisation. Comment recevoir les hommes du capitaine Arthur Vitelli ? Pas sur un tapis rouge, mais dans un stade à la hauteur des Lionceaux.

D'habitude, les seniors du club de Besançon chaussent les crampons sur une pelouse synthétique, dans un stade sans gradins, devant une cinquantaine de supporters. Là, on passe dans une autre dimension, celle des professionnels. ”C’est même dix mondes qui nous séparent” admet Mustapha Louhkiar. Entraîneur depuis seulement huit mois de cette équipe senior, il connaît les deux mondes. Mustapha Louhkiar a joué avec Kevin Hoggas (FCSM) en National et contre Dimitri Liénard (FCSM) en National 2.  

Sans la ville de Besançon, on ne serait pas arrivé à organiser ce match.

Mustapha Louhkiar, entraîneur de Besançon Espérance.

Ce samedi, “cela sera la fête du sport à Besançon” assure l’adjoint au maire délégué aux sports, Abdel Ghezali. L’élu sera dans les gradins, il connaît les joueurs de Besançon Espérance. “Ils arrivent à un âge où ils se font plaisir” observe l’élu qui n’a pas hésité à faire imprimer les billets de la rencontre par la municipalité.

Une grosse organisation

La ville met aussi à disposition du club une quinzaine de salariés pour assurer l’accueil des spectateurs et le bon déroulement de la rencontre. Une société de sécurité sera également recrutée. “La sécurité pour un stade, cela coûte beaucoup d’effort” souligne Abdel Ghezali. 

La vente des billets a commencé ce mercredi 9 octobre à partir de 17 heures au guichet Est du stade Léo Lagrange. Elle y continuera tous les soirs de la semaine jusqu’au match, de 17h à 19h45. 

Combien de places seront vendues ? C’est le vrai enjeu de cette rencontre de Coupe de France. Dès l'ouverture des guichets, les plus fidèles des supporters ont pris leur billet. Pour encourager la bande de potes et pour voir le FCSM.

C’est la seule compétition à rassembler depuis 1917, chaque saison, des clubs amateurs et professionnels français. “J’ai inscrit mon club pour avoir des séances d’entraînement” explique le Bisontin Mustapha Louhkiar. Et, mine de rien, les joueurs font le job.  

Les amateurs auteurs d'un bon parcours en Coupe

Besançon Espérance a déjà battu une équipe classée une division au-dessus et, au 4e tour le 29 septembre dernier, le club de Mélisey en Haute-Saône, en Régionale 3 soit deux divisions d’écart. Le club de copains n'est pas un lapin de trois semaines, certains des joueurs ont joué chez les pros.  

Aujourd’hui, ils s’entraînent le soir après le travail. La journée, ils sont vendeur, plaquiste, livreur ou ouvrier. Pendant que les joueurs de Karim Mokeddem s’entraînent tous les jours à Sochaux, les petits poucets de la Coupe de France se prépareront seulement jeudi et vendredi en soirée. 

Le fan de sport et créateur du site internet Soyons Sport, Frédéric Chevassus est allé à Mélisey pour voir jouer cette équipe d’amateurs. “C’est le physique qui pourra faire la différence au bout du compte” assure le fin connaisseur.  

Dans l’organisation du jeu, on voit qu’ils ont déjà joué à un niveau supérieur.

Frédéric Chevassus, Soyons Sport

C’est la première fois que le tout jeune club bisontin s’inscrit pour les épreuves de la Coupe de France. Les fondateurs ont choisi de mettre en avant l'espérance, dans leur nom de club. Comme pour dire que l'espoir fait vivre ! Habituellement, les clubs professionnels laissent la recette du match à leurs adversaires amateurs. Si FCSM le fait, le club de copains pourrait avoir une trésorerie suffisante pour assurer au moins deux saisons supplémentaires.