FC Sochaux. "Tout peut arriver": les confidences de Jean-Claude Plessis, président du FCSM, avant le match de Coupe de France face à Rennes

Mardi 6 février 2024, le FCSM accueillera Rennes en 8e de finale de Coupe de France, dans un Bonal à guichets fermés. Une réalité inconcevable il y a six mois, quand le club était sauvé de la disparition par Jean-Claude Plessis et son équipe. Aujourd'hui de nouveau président, le septuagénaire a accepté de répondre aux questions de France 3 Franche-Comté avant ce match de gala.

Tic tac tic tac. Encore quelques heures et les plus de 19 000 supporters de Bonal, antre du FC Sochaux-Montbéliard, pousseront comme un seul homme derrière leurs Jaune et bleu. Mardi 6 février, à 20 h 45, le FCSM affronte le Stade Rennais (Ligue 1) en 8e de finale de Coupe de France. Une affiche exceptionnelle, dans une ambiance qui promet déjà d'être mémorable.

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À la veille de ce choc qui sonne comme une résurrection pour un club passé près de la disparition il y a quelques mois, son "sauveur", Jean-Claude Plessis, nous a ouvert les portes de son bureau. Coupe de France, ambitions en championnat, souvenirs d'un été mouvementé... Malgré l’opération d’une tumeur cancéreuse en janvier dernier, le président du FCSM a répondu aux questions de nos journalistes Émilien Diaz et de Florence Petit. 

Jean-Claude Plessis, cela fait six mois que vous êtes de retour à Sochaux. Demain, vous allez jouer un 8ᵉ de finale de Coupe de France face à Rennes. Vous rendez-vous compte du chemin parcouru ?

Non, et je dis depuis le début de l'opération qu'on vit dans un miracle permanent. C'est assez ahurissant de voir la façon dont on a repris le club à la dernière minute, la façon dont on a démarré sans équipe.

Il faut saluer le travail de Julien Cordonnier (directeur sportif du FCSM, ndlr), Oswald Tanchot (entraîneur du club, ndlr) et du centre de formation qui nous a sorti quelques bons joueurs. On est arrivé après les autres, par un chemin difficile. Et maintenant, on est ébahi par cette équipe.

Une équipe qui a tenu tête au leader de National il y a quelques jours...

Oui, même si on peut regretter le but à la dernière minute du Red Star, je suis satisfait du score final. Avant le match, j'aurais signé largement pour ce résultat, face à une équipe qui nous avait largement dominé pour notre premier match de la saison.

Place maintenant à la Coupe, et à Rennes, même si l'on entend beaucoup que ce n'est "que du bonus".

Attention, moi, je ne vais pas cracher sur le match qui arrive. Un 8ᵉ de finale, ça se joue. C'est une vraie chance pour la plupart des joueurs qui sont là : certains n'avaient pas beaucoup de visibilité avant leur arrivée, nos jeunes n'avaient encore jamais joué à Bonal avant cette saison, donc cette rencontre est exceptionnelle. Certains ne participeront sans doute plus jamais un 8ᵉ de finale de Coupe. Et c'est peut-être mon cas.

Après, bien sûr que je ne pensais pas à cela en arrivant. On pensait plutôt à ne pas descendre. Donc aujourd'hui, c'est du pain blanc que l'on mange. C'est formidable et il faut en profiter. On a de la réussite, mais surtout beaucoup de talents. On va remplir le stade, vous vous rendez-compte ? Avec ce soutien, tout peut arriver. Nous sommes en huitièmes alors, je dirai, pourquoi pas en quart ?

Un engouement s'est créé autour du FCSM. Que ce soit au niveau du public, mais aussi dans les médias. Vous le mesurez ?

J'ai une certaine expérience, donc je me rends compte à quel point c'est fantastique ce qui nous arrive. Mais si avec Pierre Wantiez (directeur général du FCSM, ndlr), nous nous sommes lancés là-dedans, c'est aussi pour que le public revienne et reprenne confiance en son équipe. Aujourd'hui, il y a une osmose entre l'équipe et ses supporters. Et c'est magnifique.

Et puis je me suis toujours battu pour qu'on parle du FCSM, de la ville mais aussi de la Franche-Comté dans les médias. Notre territoire mérite cela. Ce n'est pas ma région d'origine, mais c'est la région que j'aime. Et cela a compté aussi dans mon retour. Sans ce club, c'est toute une partie du pays qui se trouvait orpheline d'une équipe de football de haut niveau. Car on reviendra au haut niveau. On va d'abord essayer de finir la saison dans de très bonnes conditions, pour jouer le plus longtemps possible la 2ᵉ place.

Je ne sais pas si on parviendra à remonter en Ligue 2, mais on a des ambitions. Comme pour ce match de 8ᵉ. Il faut le jouer à fond, à fond, à fond. C'est ça le haut niveau.

Jean-Claude Plessis,

président du FC Sochaux-Montbéliard

On suppose que vous avez reçu beaucoup de messages de félicitations, d'encouragements, avec ce parcours en Coupe.

Les mêmes qui me disaient "tu es fou" quand je suis arrivé en août. C'est vrai que j'ai reçu pas mal de messages de la part de présidents de clubs, d'anciens présidents, de personnalités du monde du football. Ils me disent : "c'est formidable, chapeau". Mais j'ai toujours du mal à me rendre compte que notre petite équipe a été capable de renverser deux clubs de L1. Et on ne dit jamais deux sans trois !

Médiatiquement, tous les journaux, toutes les TV ont fait des choses sur nous. C'est important, le FCSM redevient petit à petit un fer de lance sportif pour la région, qui attire une sympathie générale. Le monde du football était dramatisé par la possible disparition de Sochaux. Le fait d'avoir rebranché le club le rend plus populaire, encore plus avec les conditions dramatiques dans lequel cela c'est fait. Je suis fier de ce qui se passe en ce moment, je suis fier de ce que l'on a fait, je suis fier de ce qu'on va faire. 

Vous dites souvent que ce retour au FCSM vous donne l'impression d'avoir rajeuni...

Vous savez, je n'ai pas l'impression d'avoir trop vieilli (sourire). Mais je n'ai pas l'impression d'avoir rajeuni non plus. Je m'en rends compte en descendant les escaliers.

Mais vous vous êtes engagés tout de même une sacrée aventure !

Ce n'est pas une aventure, c'est une mission. Je me suis senti missionné pour faire quelque chose pour ce club que j'ai aimé et où j'ai passé 10 années exceptionnelles. On avait une chance de le sauver avec Wantiez. C'est ce qu'on commence à faire. Mais il reste du chemin. Au niveau financier, c'est dur, on a pris un club avec un trou de 20 millions d'euros. Mais les actionnaires répondent présents et pas pour gagner des sous, mais par amour, par générosité. Et avec un seul objectif : que le club survive.

Pour en revenir à moi, c'est sûr que je ne resterai pas éternellement à la présidence du FCSM. Mais j'essayerai de rester le temps qu'il faudra pour remettre le club sur les rails. Ensuite, je pourrais m'en aller, tout en ayant un œil sur le FC Sochaux, comme je l'ai toujours fait. Vous savez, à mon âge, je n'aurais jamais cru me retrouver dans ce bureau. Je vis comme un étudiant dans un studio. Parfois, j'oublie d'acheter à manger le soir, donc je finis les restes. Dans un sens, oui, ça, ça rajeunit. Je suis un homme heureux.

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